Libérez Yao Fuxin et Xiao Ynliang! Défendez les droits démocratiques et du travail des travailleurs chinois!
Par IVe Internationale le Samedi, 24 Mai 2003 PDF Imprimer Envoyer

Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale, mai 2003.

Après plus d'une année de détention provisoire, Yao Fuxin et de Xiao Yunliang, militants ouvriers chinois et dirigeants des manifestations pour les droits des travailleurs de mars 2002 à Liaoyang, ont été condamnés à sept et quatre ans de prison pour « subversion ».

La décision de la cour a été rendue publique le 9 mai, en absence de leurs avocats en raison des restrictions imposées à la suite de l'épidémie de SRAS. Vingt quatre heures plus tôt, le gouvernement de la République populaire de Chine a annoncé de nouvelles mesures économiques contre l'épidémie de SRAS et a interdit aux entreprises d'État de « licencier les salariés à la volonté afin de stabiliser la situation d'emploi ».

Liaoyang est la capitale de la province de Liaoning (nord-est de la Chine), autrefois le coeur industriel et la fierté de la classe ouvrière chinoise, devenu maintenant la ceinture de rouille des usines d'État obsolètes, mises en faillite par la politique économique pro-capitaliste du gouvernement de Beijing. Plus de 60 % des ouvriers de la ville sont au chômage et paupérisés du fait de l'absence de quelque forme de protection sociale.

Depuis 1998, plus de 25 millions d'ouvriers du secteur étatique ont été licenciés dans le cadre du processus de restructuration lié à l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les manifestations ouvrières de Liaoning ont commencé le 1 mars 2002 dans des gisements de pétrole de Daqing, le modèle de l'industrialisation maoïste des années 1960. Des dizaines de milliers de travailleurs sont descendus dans les rues pour exiger le paiement de leurs salaires et retraites et le respect de leurs droits ; ils ont élu leurs propres délégués syndicaux indépendants. Leur exemple a été bientôt suivi par les ouvriers licenciés de l'usine de ferro-alliage de Liaoyang, où Yao Fuxin et Xiao Yunliang ont été employés.

Le 11 mars 2002 plus de 5 000 ouvriers ont exigé devant l'hôtel de ville le paiement immédiat de plus de deux ans d'allocations de chômage qui leurs étaient dues et ont dénoncé la corruption et le détournement des fonds par la direction de l'usine et les autorités locales sous la bannière « Voler l'argent des retraités est un crime ». Des délégués ont été élus et le mouvement s'est élargi à toute la ville.

Le 18 mars 2002, 30 000 ouvriers de 20 usines ont encore manifesté pour exiger le libération de Yao Fuxin et de Xiao Yunliang, arrêtés la veille par la police secrète. Les protestations ont continué jusqu'au 20 mars, quand les autorités locales ont rejeté tout dialogue avec les ouvriers, ont ordonné l'évacuation des bâtiments occupés, arrêtés trois autres délégués et ont déployé des milliers de policiers et de soldats armés dans la ville. Malgré cela, 600 ouvriers se sont de nouveau rendus à l'hôtel de ville le 28 mars pour exiger la libération de leurs délégués. Yao Fuxin et Xiao Yunliang ont été détenus depuis lors. Leur procès a eu lieu en janvier et ils ont été accusés du sédition. dans l'attente de la sentence, ils ont été détenus au centre municipal de détention de Liaoyang où leur état de santé a alerté leurs familles et amis. En raison de la maladie provoquée par les conditions de détention et le traitement brutal, Xiao Yunliang a commencé a cracher du sang.

Le 20 mars 2003, son épouse Su Anhua et vingt délégués ouvriers ont tenté d'obtenir une réunion avec les autorités locales pour attirer l'attention sur leur état de santé et leur situation légale. Ils n'ont pu accéder à l'hôtel de ville de Liaoyang. La réponse officielle est venue sous la forme des sentences du 9 mai.

Voilà comment le gouvernement pro-capitaliste chinois traite les militants ouvriers dans la prétendue « République populaire de Chine » ! Les faits parlent pour eux-mêmes. Nous exigeons la libération immédiate de Yao Fuxin et Xiao Yunliang ! Nous considérons les autorités chinoises responsables de leur état ! Nous appelons le mouvement altermondialiste et le mouvement syndical international à exprimer leur solidarité avec ces militants ouvriers chinois et a exiger le respect des droits démocratiques et du droit de travail de la classe ouvrière chinoise.

Bureau exécutif de la IVe Internationale, le 14 mai 2003

Voir ci-dessus