Combattre le Vlaams Blok = rompre avec le néoliberalisme!
Par LCR le Mercredi, 29 Décembre 2004 PDF Imprimer Envoyer

La réponse passe-t-elle par des procédures judiciaires contre ce parti? Un acquittement du Blok poserait certainement problème, mais une condamnation aussi en quelque sorte car le Blok pourrait très bien s'en sortir avec des changements cosmétiques. Plus que jamais, ce sont les positions politiques de l'extrême-droite en tant que telles qu'il faut condamner, et cela, qu'il y ait ou non condamnation lors du procès. Pour cela, il faut un projet de gauche, social, qui offre une solution alternative aux problèmes que les gens estiment importants: travail, logement, pension, santé, enseignement. Une étude réalisée par l'Institut Siren dans huit pays européens démontre que l'insécurité croissante sur le marché du travail est la raison essentielle de la montée de l'extrême droite. Si nous voulons faire disparaître le terreau du Blok, nous devons donc faire disparaître cette insécurité sociale. Et cela suppose une rupture avec la politique néolibérale qui en est la cause principale.

Pour le cordon sanitaire, mais contre un cordon néo-libéral!

Il faut absolument maintenir le cordon sanitaire. Une participation du Vlaams Blok au pouvoir aggraverait le détricotage social car il réduira drastiquement les dépenses pour le travail dans les quartiers et en matière de prévention sociale, ce qui provoquera encore plus de ravages. Mais le cordon sanitaire tel qu'il est aujourd'hui n'est pas la bonne méthode car, au nom de " l'unité de tous les démocrates contre le Blok ", c'est la politique néolibérale - dont la montée du Blok se nourri - qui est appliquée; privatisations, libéralisations, restrictions budgétaires. Pour s'attaquer réellement au Vlaams Blok, les mouvements sociaux et la gauche ne doivent pas se laisser prendre au piège d'un cordon néo-libéral, ils doivent avancer leur propre projet afin de regagner les électeurs qui ont voté pour le Blok.

Que faire ?

Travailler moins, travailler tous-tes, travailler autrement!

Le patronat et le gouvernement veulent faire travailler les gens plus longtemps tout en gagnant moins ou encore retarder l'âge de la pension. Nous devons au contraire exiger la semaine des 32 heures avec maintien des salaires, partage du travail avec les sans emploi et sans augmentation des cadences. Il faut également exiger le droit à la pré-pension à 55 ans, avec obligation d'engager un plus jeune. Comment le gouvernement compte-t-il faire pour garder plus longtemps les gens au travail alors que le chômage des jeunes est aussi massif?

En finir avec les cadeaux au patronat!

Le gouvernement dit que les pensions ne sont pas payables suite au vieillissement de la population. Selon le Haut Conseil des Finances le vieillissement va, en 2030 représenter 3,4% du PNB . Et cela alors que le gouvernement Verhofstadt a fait en sorte que les diminutions de charges patronales de toutes sortes ces dernières années représentent 3,1% du PNB et ce, sans exiger des patrons qu'ils créent des emplois! Avec les 8,2 milliards d'euros de réductions de charges que le gouvernement a accordées , on pourrait par exemple créer beaucoup d'emplois dans le secteur public de la santé. Nous voulons que les ressources sociales servent aux véritables besoins sociaux et pas pour des cadeaux au patronat!

Dans les années 70, les investissements publics représentaient 4,1% du PIB, ils représentent maintenant 1,6 % du PIB. Dans toute l'UE les chiffres sont de 3,9% pour les années 70 et de 2,6% actuellement. Avec des conséquences logiques; des établissements scolaires vétustes, des services publics laissés à l'abandon. Il faut donc réinvestir massivement dans les services publics, dans l'enseignement, afin de répondre aux besoins réels de la société.

Combattre le chômage, pas les chômeurs-euses!

Le gouvernement a promis 200.000 nouveaux jobs. En s'accrochant à son dogme néo-libéral, il n'est pas en mesure de réaliser cette promesse. Ce sont donc les chômeurs qui trinquent! Ils peuvent perdre leurs allocations parce qu'ils ne sont pas assez "disposés" à accepter n'importe quel type de boulot.

Contre le racisme et l'individualisme égoïste, pour l'égalité des droits et une société solidaire!

La régression sociale qu'impose le capitalisme et son idéologie néolibérale est source de repli sur soi, d'invidualisme égoïste et d'intolérance. Les politiques sécuritaires qui accompagnent les politiques anti-sociales, notamment contre les sans papiers et les réfugiés, alimentent le chacun pour soi et le rejet de l'autre. Pour rompre avec cela, il faut radicalement promouvoir les droits égaux, les droits de vote et d'éligibilité pour tous-tes et à tous les niveaux, et exiger l'arrêt des politiques iniques et inhumaines envers les réfugiés (suppression des centres fermés, stop aux expulsions). Ce n'est pas toute la "misère du monde" que ces derniers nous apportent, mais bien toute la richesse humaine et culturelle du monde.

Voir ci-dessus