Pour un non à « Bolkestein » et à l’Europe néolibérale!
Par LCR le Mercredi, 29 Juin 2005 PDF Imprimer Envoyer

La proposition de directive du commissaire européen Frits Bolkestein sur « la libéralisation des services dans le marché intérieur » constitue une menace gravissime. Elle impose aux 25 Etats membres de l’UE une concurrence commerciale sans limite, et donc une voie vers la privatisation, dans toutes les activités de service – y compris la santé, l’enseignement, la culture - au profit exclusif des grandes firmes privées. Au nom du « principe du pays d’origine », elle remet en cause l’essentiel des acquis sociaux.

Face à l’agression massive que représente cette « directive Bolkestein » il s’agit de répondre par des mobilisations massives, en Belgique et dans toute l’Europe. La FGTB et la CSC – avec l’appui d’organisations du mouvement altermondialiste - la rejettent, à juste titre. Le PS déclare également s’y opposer, malgré le fait qu’elle a été approuvé par le Collège des commissaires européens, et donc également par… Philippe Busquin qui conduira les socialistes francophones au prochain parlement européen, cherchez l’erreur…

Mais l’arbre Bolkestein ne doit pas cacher la forêt néolibérale. Car cette directive est également dans la droite ligne du projet de Traité constitutionnel pour l’UE que les directions syndicales, la social-démocratie et les Verts se refusent, au nom du « moindre mal », à rejeter. Or, cette « Constitution » impliquerait que toute entrave à la « libre concurrence » entre entreprises dans le cadre « d’une économie sociale de marché hautement compétitive » doit être supprimée. Par « entraves », il faut entendre les législations, les réglementations nationales qui nous protègent encore en tant que travailleurs, malades, citoyens, etc et pour lesquels le mouvement ouvrier s’est battu dans le passé. De plus, le projet de Traité constitutionnel ne reconnaît plus les droits sociaux collectifs - droit au travail, à la retraite, au chômage, au revenu d’existence, au logement…- comme des droits justiciables, mais comme de simples objectifs à atteindre en « tenant compte de la nécessité de maintenir la compétitivité de l’économie de l’Union ».

Bref, pour lutter efficacement contre la directive Bolkestein il faut s’attaquer à la source du problème : le modèle néolibéral de construction européenne dont elle n’est qu’un des reflets. Cela implique, comme le fait par exemple le mouvement ATTAC, de rejeter le projet de Traité constitutionnel qui veut consolider, légaliser et pérenniser cette Europe capitaliste néolibérale.

Il nous faut forcer le gouvernement « violet » à refuser la directive Bolkestein et exiger la tenue d’un référendum décisionnel (et non « consultatif » comme l’évoque Verhofstadt) sur le projet de Traité Constitutionnel. Les directions syndicales devraient s’opposer fermement à ce dernier et impulser une lutte coordonnée à l’échelle de toute l’UE.

Non à la directive Bolkestein! Non à au Traité constitutionnel ! Pour une harmonisation vers le haut des droits sociaux dans toute l’UE!

Voir ci-dessus