Lettre ouverte aux secrétaires et aux présidents de la FGTB Métal flamande
Par Formateurs des métallos flamands de la FGTB le Jeudi, 19 Janvier 2012 PDF Imprimer Envoyer

Récemment, les formateurs de la FGTB Métal ont adopté adressé cette lettre ouverte à leurs instances. Ils y dénoncent la valse-hésitation de celles-ci dans la mobilisation indispensable contre l’austérité du gouvernement Di Rupo. Pour ces militants, la question n’est pas de savoir s’il faut agir ou pas, mais de savoir comment mobiliser la base « qui ne nous voit pas aujourd’hui comme un syndicat combattif tel que nous en sommes réputés et fiers!

LCR-web


Camarades

Depuis le dernier Conseil Syndical nous restons sur notre faim. Nous avons entendu clairement le mécontentement dans la salle en ce qui concerne l'approche et la vitesse du Ministre Van Quickenborne pour les mesures d’économie dont nous allons souffrir. Sa politique doit être approuvée à toute vitesse par le Parlement, il ne veut pas de dialogue social ni respecter les syndicats. Nous considérons comme notre devoir moral de réagir par un appel. Un appel soutenu et porté par beaucoup d’affiliés dans les entreprises, qui se demandent si nous avons été endormis par le gouvernement.

To act or not to act ?

Cette question est selon nous superflue si nous prenons en compte les tracts que fait déjà circuler aujourd'hui la Centrale Générale avec un appel clair à l’action, le Conseil syndical de décembre ayant aussi été très clair. Les interventions des délégués et des secrétaires ne pouvaient pas être plus claires en faveur de l’action. Comme Métallos n’allons-nous pas prendre la tête du mouvement, allons-nous enterrer notre combattivité ?

Pour nous il est clair que

Les mesures qui ont été prises pour limiter la prépension parce que son coût serait trop lourd pour notre sécurité sociale ne sont pas nécessaires si on cherche d’autres modes de financement comme la taxe sur les grosses fortunes, sur les millionnaires, l’abolition des intérêts notionnels... qui selon des études sont parfaitement faisables et garantiraient le financement de ce coût!

Pour nous il est clair que

Les mesures de réduction des crédits-temps sensés coûter trop cher à notre sécurité sociale ne sont pas nécessaires non plus. Comment peut-on faire travailler les personnes âgées plus longtemps alors que des milliers de jeunes n’ont pas d’emploi ou travaillent en temps partiel, intérims et sous-statuts?

Pour nous il est clair que

Ces mesures sont adoptées du fait que le gouvernement est confronté à une dette colossale qui n’a pas été causée par la population active, mais que celle-ci devrait payer. Mais la dette vient du fait que les investisseurs, les spéculateurs et d'autres vautours financiers ont sans hésitation ni honte commis des excès, dans le but de réaliser des bénéfices et des bonus pour eux-mêmes. Qui plus est, on ne leur impose aucune limite, ils peuvent sans gêne continuer sur la même voie. Autrement dit, « allons-nous payer pour la crise ? »

Pour nous il est clair que

Ces mesures sont adoptées sous pression de l'Europe qui veut réduire notre déficit national. Si le gouvernement ne réussit pas, il y aura une lourde amende au-dessus de nos têtes, amende qui sera à son tour payée principalement par la population active.

Pour nous il est clair que

Ces mesures sont adoptées sous pression de la Chancelière allemande pour poursuivre son propre cours économique d’exploitation et de travail avec différents sous-statuts et des salaires inhumains, et pour faire pression sur les autres Etats membres, le tout avec le soutien impatient des employeurs qui voient d’un bon œil l’érosion des acquis de leur personnel.

Pour nous il est clair que

Ces mesures ont été approuvées par un Parti socialiste flamand à la table de négociations qui a même aidé à les rédiger. Ceci alors que l'on suppose ce parti défend les intérêts des petites gens et a même reçu un savon à ce sujet de la part de notre président Rudi De Leeuw ! Ce parti est-il encore proche de ses électeurs, et de qui la classe ouvrière peut-elle encore espérer le soutien ?

Nous pourrions continuer encore, mais nous pensons que nous avons évoqué assez de dossiers qui nous préoccupent comme syndicalistes. Nous sommes préoccupés par l'avenir de la classe ouvrière dans ce pays. Préoccupés parce que nous sommes mis sur le côté et ne sommes pas entendus. Préoccupés du soutien que nous avions autrefois de notre base dans les entreprises, qui ne nous voit pas aujourd’hui comme un syndicat combattif tel que nous en sommes réputés et fiers! Préoccupés et résolument rouges ! ¨

To act or not to act ?

Cela ne doit PAS être la question, la question est plutôt comment mobiliser notre base et augmenter la conscience parmi notre famille politique pour faire comprendre que ce qu’il y a dans l’accord n'est pas possible pour nous!

Cela ne se passera pas en intervenant sur des points et virgules. Mais en revendiquant ce à quoi nous avons droit, nos prépensions, notre crédit-temps sans préjudice pour notre pension ultérieure, de véritables emplois pour les jeunes, un filet de sécurité sociale adéquat avec une rémunération appropriée pour ceux qui tombent à l’eau, et surtout une alternative financière juste pour assurer que tout cela reste abordable sans que les ouvriers payent pour une crise qu'ils n'ont pas causée, dont d’autres sont responsables!!

Nous ne pouvons pas nous asseoir à la table de négociations avec le ministre, nous n'avons aucun doute que les présidents le feront mieux que nous. Ce que nous pouvons faire c’est ce pour quoi on nous connaît maintenant comme Metallos : prendre le taureau par les cornes dans les circonstances actuelles ou peut-être mieux encore, la pioche!

Salutation camarades,

Les formateurs de  FGTB Métal flamande


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