Photos: 8.000 manifestants à Seraing. Nationalisation d’ArcelorMittal sans indemnité ni rachat ! Tract de la LCR
Par LCR le Mercredi, 26 Octobre 2011 PDF Imprimer Envoyer

Plus de 8.000 travailleurs-euses se sont rassemblés à Seraing ce mercredi 26 octobre en solidarité avec les salariés d’ArcelorMittal. De nombreuses délégations d’entreprises de tout le pays étaient présentes (Caterpillar, Auto5, FN Herstal…). Des délégations venant de France et du Luxembourg étaient également présentes. Des actions sont prévues sur les différents sites ArcelorMittal et, selon les organisations syndicales, la riposte devrait monter en puissance dans les semaines à venir. Dans ce cadre, une grève régionale interprofessionnelle, ainsi que des actions de grèves et de mobilisations européennes de tous les travailleurs d’ArcelorMittal et du secteur sidérurgique auraient tout leur sens. Nous reproduisons ci-dessous le tract de la LCR diffusé à Seraing ainsi que des photos du rassemblement. (LCR-Web)

Liège doit garder son cœur d’acier ! Nationalisation d’ArcelorMittal sans indemnité ni rachat!

3.000 emplois directs et indirects perdus si la phase à chaud ferme, 10.000 si le froid ferme lui aussi. Alerte générale ! La sidérurgie, ce n’est pas un secteur parmi d’autre à Liège; elle reste une colonne vertébrale pour l’économie de la région. Nous ne pouvons pas laisser un patron de multinationale ravager une région entière parce qu’il a décidé qu’il ferait plus de profit s’il concentrait ses investissements en Asie.

Mittal, un patron pieds nus dans la neige ?

A entendre les dirigeants de Mittal, la situation de l’entreprise est plombée par des divisions européennes qui ne rapportent pas assez. En réalité, Mittal est un groupe qui se porte bien – et même très bien : son chiffre d’affaires mondial a augmenté de 28% en 2010 par rapport à l’année précédente.

En Belgique, le groupe a dégagé l’an dernier un bénéfice de 1,39 milliard d’euros. Sur cette somme, il a payé le montant colossal de… 496 euros d’impôts. Voilà à qui profitent réellement les intérêts notionnels chers à Reynders : aux patrons, pas aux travailleurs !

Comment faire plier Mittal ?

Le choc a été énorme à Liège et dans la région. La solidarité est très forte dans tous les secteurs, comme le montre le succès de la journée d’aujourd’hui. Mais il faut aller plus loin et organiser une véritable journée d’action interprofessionnelle avec une manifestation régionale au moins aussi forte qu’en 2003 pour faire pression sur le gouvernement wallon et les politiques.

Mais nous ne pourrons pas vaincre la multinationale n°1 de l’acier dans le monde simplement par des actions à Liège. La solidarité des travailleurs pardessus les frontières est notre meilleure arme. Il est extrêmement important d’organiser la solidarité entre les divers sites du groupe en Belgique et en Europe.

ArcelorMittal est en train de fermer des sites non seulement à Liège mais aussi en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. En Pologne et en Tchéquie, l’emploi a été divisé par deux dans ses entreprises.

La proposition d’une journée d’action au niveau européen à organiser le 7 décembre doit être une véritable journée de grève dans toutes les entreprises du groupe ArcelorMittal en Europe.

Nationaliser, oui mais comment ?

Pour sauver l’emploi et l’activité, la FGTB a immédiatement mis en avant la nationalisation de la sidérurgie liégeoise, disant très justement que si le gouvernement avait pu trouver 4 milliards en un weekend pour sauver Dexia, il pouvait bien trouver 1 milliard pour la sidérurgie liégeoise.

Et Nico Cué a bien raison de dire : “Après la nationalisation de Dexia, qu’il faudra s’approprier collectivement pour qu’elle serve à long terme l’intérêt général, c’est la nationalisation (ou réappropriation ou réquisition ou mise sous contrôle public) de la sidérurgie qu’il nous faut dès à présent travailler”.

Mais ces déclarations ne règlent pas la question du « Comment faire ? ». Marcourt, le ministre (PS) de l’Economie a immédiatement douché les espoirs syndicaux, en affirmant que l’Europe ne permettait plus un tel rachat par un Etat. Il est clair que ni le gouvernement « olivier » wallon ni le gouvernement Leterme ni la future tripartite de Di Rupo n’ont la moindre envie de se lancer dans un bras de fer avec ArcelorMittal ni avec l’Union Européenne.

De plus, la direction d’ArcelorMittal a dit très clairement qu’elle n’envisageait nullement de vendre une partie de ses installations à des concurrents, quels qu’ils soient. Pour un patron comme Mittal, mieux vaut créer un désert économique sur toute une région que de laisser la porte entrouverte à un concurrent.

C’est la logique du capitalisme dans toute son ampleur et toute son horreur. Sans rachat ni indemnités et sous le contrôle des travailleurs ! Pourtant la solution de la nationalisation est la seule aujourd’hui qui permette de sauver l’emploi et d’assurer un contrôle sur ce secteur économique qui reste vital pour la région.

Mais pourquoi faudrait-il payer ArcelorMittal pour reprendre le contrôle de la sidérurgie liégeoise, alors que cette entreprise a sucé tout ce qu’elle pouvait, avalant subventions et aides diverses et utilisant jusqu’à la corde tous les moyens de ne pas payer l’impôt ?

La seule solution correcte du point de vue des travailleurs et de la population serait d’imposer une nationalisation sans rachat ni indemnités.

Et sous le contrôle des syndicats et des travailleurs, pour éviter qu’une intervention des pouvoirs publics ne soit qu’une opération sans lendemain avant de revendre l’entreprise, en bloc ou par morceaux, à d’autres patrons privés, comme la Région wallonne l’a fait dans les années ’90 après avoir restructuré Cockerill-Sambre à coups de milliards d’argent public et de sacrifices des travailleurs.

La lutte sera certainement longue et dure, mais elle est la seule voie pour assurer un avenir à nos enfants et à notre région.

Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR)

www.lcr-lagauche.be

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Reportage-photos du rassemblement du 26 octobre à Seraing

(photos : Claude Gany)


Voir ci-dessus