Sri Lanka: Violente agression contre notre camarade "Bahu" Karunaratne
Par NSSP, IVe Internationale le Vendredi, 17 Décembre 2010 PDF Imprimer Envoyer

Le 7 décembre dernier, après une visite couronnée de succès en Grande-Bretagne durant laquelle il a exposé la vérité à propos du génocide du gouvernement Sri Lankais contre les Tamouls, Vickramabahu "Bahu" Karunaratne - secrétaire général du Nava Sama Samaja Party (NSSP, section de la IVe Internationale au Sri Lanka) - et des journalistes ont été attaqués à l'aéroport de Colombo par un groupe d'assaillants alors que la police regardait sans réagir. Son véhicule a été gravement endommagé et plusieurs camarades ont été légèrement blessés. (LCR-Web)

Communiqué de presse du NSSP

Le Secrétaire général du Nava Sama Samaja Party a été attaqué à l'aéroport par des officiels de l'autorité aéroportuaire alors que la police regardait sans réagir. Prema Lal, correspondant de MTV Katunayaka et Shantha Wijesuriya, journaliste de Lanka e-news qui étaient là pour couvrir l'arrivée du Dr. Vickramabahu Karunaratna ont également été agressés.

Un groupe d'officiels en service et en uniforme ont assailli le Dr. Vickrama Bahu Karunaratna alors qu'il sortait de l'aéroport pour être accueilli par des dirigeants du NSSP, des membres du parti, des leaders syndicaux, des juristes et des activistes des droits de l'Homme. Des dizaines d'officiels (les autorités aéroportuaires dépendent directement du Président sri lankais Rajapaksa) l'ont entouré en le traitant de « traître qui veut diviser le pays uni par M. Mahinda » et l'ont attaqué et blessé plusieurs personnes qui se sont interposées.

Le Dr. Vickramabahu Karunaratna revenait au Sri Lanka après une visite en Grande-Bretagne, sur invitation personnelle, pour assister au 88e anniversaire de Reg Goodwin, professeur à Cambridge. Alors qu'il était à Londres, Bahu a été invité à parler dans plusieurs rencontres publiques, le Jour de souvenir Tamoul 2010 à l'Auditorium Excel devant des milliers de personnes, ainsi qu'à la Chambre des représentants. La semaine suivante, le Président Rajapaksa, venu en Grande-Bretagne a du abandonner un exposé à l'Oxford Union en raison des protestations des Tamoules, qui l'ont accusé de crimes de guerre.

Le gouvernement du Sri Lanka a accusé le Dr. Karunaratne et le parlementaire d'opposition Dr. Jayalath Jayawardena d'avoir organisé ces manifestations de protestation à Londres en collusion avec des sympathisants des Tigres Tamoules.

Sur la situation au Sri Lanka

La lutte nationale du peuple tamoul a subi une défaite totale en mai 2009, écrasée par le gouvernement sri-lankais. Produit de la « guerre contre la terreur », c’est la plus profonde défaite infligée à une lutte de libération nationale depuis des années. Ce n’est pas seulement une défaite du peuple tamoul, c’est une défaite de la gauche et du progrès au Sri Lanka.

Au cours des deux derniers mois de guerre, les forces armées ont eu recours à des attaques implacables et aveugles d’artillerie et à des bombardements aériens, tuant près de 40 000 civils, dont de nombreuses femmes et enfants.

Réélu en janvier à la tête de l’État, Mahinda Rajapaksa n’a aucunement l’intention de résoudre la question nationale tamoule, pour laquelle les Tamouls ont lutté durant des décennies.

A l’issue de la guerre, environ 300.000 civils qui ont fuit la zone de guerre ont été parqués dans des camps d’internement entourés de barbelés. Ces personnes déplacées à l’intérieur (IDP), comme on les a appelées, ont été autorisées depuis décembre 2009 à retourner dans leurs lieux d’origine, mais le gouvernement Rajapaksa ne leur a pas fourni les moyens leur permettant de s’y rétablir. Ils attendent encore l’aide financière, alimentaire, sanitaire et médicale. À ce jour plus de 100 000 restent dans les camps.

Le gouvernement Rajapaksa recourt à la répression brutale pour étouffer les opposants et les médias. 12 000 prisonniers politiques croupissent derrière les barreaux, certains depuis des années, sans procès, et la majorité d’entre eux sont Tamouls. Pas moins de vingt journalistes ont été tués au cours des trois dernières années. Beaucoup ont fui le pays craignant pour leur vie.

Le gouvernement devrait sérieusement s’occuper du règlement politique de la question nationale tamoule. En premier lieu cela exige un partage du pouvoir.

Nous exigeons également :

  • la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques ;
  • que le gouvernement sri-lankais cesse toutes les atteintes à la liberté des médias ;
  • que le gouvernement sri-lankais garantisse à toutes les personnes déplacées les conditions de retour et de vie dans leurs lieux d’origine.

Nous saluons l’attitude courageuse de nos camarades du Nava Sama Samaja Party face à la répression de l’État cingalais et nous regrettons que certains dans la gauche internationale n’aient pas été capables de mieux soutenir cette lutte.

Déclaration du 16e congrès de la IVe Internationale (février 2010)

A lire sur le site d'Inprécor, un dossier de Danielle Sabaï sur l'histoire et la situation actuelle au Sri Lanka

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