Les dettes illégitimes, quand les banques font main basse sur les politiques publiques. Conférence-Débat avec François Chesnais
Par Thibaut Molinero le Lundi, 26 Septembre 2011 PDF Imprimer Envoyer

La Formation Léon Lesoil invite François Chesnais à l’occasion de la sortie de son livre "Les Dettes Illégitimes". François Chesnais sera en Belgique avec nous pendant 2 jours, du jeudi 29 septembre au vendredi 30 septembre. Pourquoi proposons nous un tel sujet? Parce que le sujet de la Dette est partout dans l'actualité, dans chaque journal télévisé. Il se retrouve dans toutes les infos qui traitent notamment de :

  • la Crise
  • les Plans d'Austérité
  • la Règle d'Or
  • le mouvement d'Indignation en Europe

Derrière toute cette actualité, se cache la problématique de la Dette et du remboursement de cette dette par les Etats. En effet, celle-ci sert de prétexte pour imposer des mesures radicales partout en Europe.  Comme elle l'a déjà fait, d'ailleurs, dans le passé avec les pays du Sud de la planète.

Il s'agit bien d'un prétexte, car aucune des mesures d'austérité ne serait acceptable si les propositions de politiciens n'étaient pas appuyées par les Marchés Financiers. Or, le discours sur la dette est rempli de fausses évidences. Nous ne cessons d'entendre que "nous sommes au bord du gouffre", "que nous vivons au dessus de nos moyens", "que nous devons nous serrer la ceinture", et "que nous risquons la faillite de l'État si on ne fait pas tous quelque chose". Tout ceci n'est entretenu que par la pression des marchés.

Le destin qui semble scellé désempare complètement la résistance sociale. En effet, nous avons peur du lendemain, de la faillite, d'une crise européenne qui dure, de la sortie de l'Euro, du chaos annoncé si chaque citoyen ne fait pas d'effort. Cela désarme le mouvement syndical ainsi que la révolte de chacun de nous.  Il est très facile d'étourdir notre analyse par les mécanismes complexes de la finance. Nous laissons donc l'analyse aux mains des "comprenants" de la classe des financiocrates.  Mais ces mécanismes peuvent être simplifiés et rendus accessibles à tous. Derrières les termes techniques et financiers, se cache en fait le vrai débat qui, lui, est politique et social.

Voilà pourquoi nous invitons Virginie de Romanet, membre du CADTM, et François Chesnais. François Chesnais est économiste, Professeur émérite de l'Université de Paris Nord, Membre du conseil scientifique d'ATTAC, Fondateur et rédacteur de la revue Carré Rouge et contributeur régulier dans le Monde Diplomatique.  Il est toujours militant au NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste).

François Chesnais va nous expliquer de manière simple et compréhensible le débat sur la dette. Il s'agit bien d'un débat qui doit avoir lieu. En effet, les dettes ont explosées en Europe depuis la crise de 2008. Les états ont déboursé des milliards d'Euros pour sauver les banques. Pour le sauvetage de nos banques, il s'agit là de 20 Milliards pour la Belgique. De plus, ceci fait suite à 30 ans de politique néo-libérale, de cadeaux fiscaux ou parafiscaux comme: les intérêts notionnels, la baisse des cotisations patronales, la baisse des taux d'impôts des sociétés, la taxation à 0% des plus-values boursières, … Il paraît évident que tout cela n'a pas profité au citoyen (ou en tout cas à la majorité d'entre eux), que la dette n'a pas été contractée pour améliorer notre milieu de vie. Nous pouvons donc se poser la question d'un part illégitime de la dette publique.  Revient-il à chacun de nous de payer la dette?

Nous voulons rappeler que, lorsque nous enrichissons les banques et le système capitaliste, c'est la classe des travailleurs qui paie la facture en acceptant une régression sociale comme entre autres: - La réduction des salaires;  - l'allongement de l'age de départ à la pension;  - le non remplacement des personnes qui partent à la retraite;  - les privatisations des services publics, … !

Dans son livre, François Chesnais propose notamment 2 solutions: un moratoire sur le remboursement,  ainsi qu'un audit citoyen et syndical sur la facture!  Ces solutions ont déjà été évoquées et appliquées dans certains pays, comme en Argentine, en Equateur (2008), et en Islande (avec les référendums de 2010 et 2011).  Parler d'un audit citoyen de la dette ne pourra se faire sans une transparence et un contrôle démocratique de l'Etat et des gouvernements par les citoyens.

Donner à tous, jeunes et moins jeunes, travailleurs avec ou sans emplois, les clés de compréhension de ce débat est au cœur de l'initiative de la Formation Léon Lesoil, en collaborations avec :

  • Les Amis du Monde Diplomatique;
  • l’Asbl Borinage 2000;
  • le CADTM;
  • le CNCD avec l’opération 11.11.11.;
  • FGTB Mons-Borinage;
  • FINANC’éthique Mons;
  • LCR/La Gauche;
  • groupe local Mons du mpOC;
  • le PAC Mons-Borinage
  • FGTB Charleroi et FGTB Centre;
  • Cenforsoc;
  • l’asbl Cépré;
  • le NPA Nord/Pas-deCalais

Nous vous invitons aux 4 rendez-vous avec François Chesnais :

Jeudi 29 sept, à 15h30 : Assemblé au local de la FGTB de Charleroi

  • et à 19h30 : Conférence-débat à l’UMONS

Vendredi 30 sept, 09h30 : Echange au local de la FGTB du Centre

  • et à 19h30 : Formation à l’Auberge de Jeunesse de Mons

Comme vous pouvez le voir, il s'agit ici d'un débat unitaire. Car c'est ensemble que nous voulons nous poser la question de la part illégitime de la dette, ainsi que le combat face aux mesures d'austérité que le FMI, l'Europe, et les Marchés veulent nous imposer.  Comme il tente déjà de le faire dans les pays traités de "PIGS" (Portugal, Ireland, Grèce, et Espagne), dans les pays de l'Europe de l'Est et en Islande. Nous ne doutons pas que la pression des marchés qui commence maintenant à se pencher sur l'Italie ne tardera pas à se pencher sur la France et sur la Belgique !

Thibaut Molinero (Formation Léon Lesoil)

Voir ci-dessus