Ingrid Betancourt libérée. Salah Hamouri toujours emprisonné. Vidéo
Par Chris Den Hond le Lundi, 07 Juillet 2008 PDF Imprimer Envoyer

Certains français sont moins français que d'autres. Le gouvernement français n’affichera pas à la place d'Ingrid Betancourt, libérée, sur le fronton des mairies, le portrait géant de Salah Hamouri, jeune étudiant franco-palestinien emprisonné depuis plus de 3 ans dans les geôles israéliennes pour délit d’opinion et condamnné à y rester 7 ans.

Salah Hamouri vient d'être condamné par un juge israélien à 7 ans de prison pour un "délit d'opinion et d'intention". Sarkozy et Kouchner multiplient les interventions spectaculaires pour faire libérer des citoyens français comme le soldat franco-israélien Gilat Shalit, Ingrid Betancourt ou les responsables de l'Arche de Zoë. Mais ils ne lèvent pas le petit doigt pour le jeune franco-palestinien Salah Hamouri. Nous avons rencontré ses parents, Denise et Hassan, à Jérusalem en Palestine.

Reportage: Mireille Court et Chris Den Hond


Salah Hamouri: moins français que les autres
envoyé par chrisdenhond

 

DECLARATION DE LA COORDINATION POPULAIRE COLOMBIENNE

Le peuple colombien est toujours otage. Le « triomphe » des militaires et du gouvernement d’Uribe n’est pas une bonne nouvelle pour nous : C’est une légitimation de la logique guerrière et des pratiques totalitaires. Une bulle médiatique de plus qui permet d’occulter la para militarisation du régime, la violation quotidienne des Droits de l’Homme, les assassinats systématiques des opposants politiques, syndicalistes, journalistes, défenseurs des Droits de l’Homme.

Nous ne pouvons oublier qu’en Colombie, près de quatre millions de personnes ont été déplacées de force à l’intérieur du pays, en majorité à cause des groupes paramilitaires. Ces groupes, qui agissent seuls ou avec des membres des forces armées, ont fait disparaître au moins 15.000 personnes ; ils les ont enterrées dans plus de 3.000 fosses communes ou ils ont jeté leurs cadavres dans les fleuves. Ils ont assassinés plus de 1.700 indigènes, 2.550 syndicalistes et plus de 5.000 membres de l’Union Patriotique. Régulièrement, ils torturent leurs victimes avant de les tuer.

Entre 1982 et 2005, les paramilitaires ont perpétré plus de 3.500 massacres et ils ont volé plus de six millions d’hectares de terres. Depuis 2002 et leur supposée "démobilisation" , ils ont assassiné 600 personnes chaque année. Ils ont réussi à contrôler 35% du Parlement. De 2002 à aujourd’hui, des soldats de l’Armée régulière ont commis plus de 950 exécutions, la plupart en "maquillant" des paysans en guérilleros. Récemment, en janvier 2008, les paramilitaires ont commis 2 massacres, 9 disparitions forcées, 8 homicides alors que l’Armée a perpétré 16 exécutions extralégales. Depuis le début de cette année, 28 syndicalistes ont été assassinés.

En Colombie, les agents de l’Etat et les paramilitaires violent les Droits de l’Homme et le droit humanitaire. De nombreux groupes paramilitaires ne se sont pas démobilisés. Maintenant ils se font appeler "Aigles Noirs". De nombreux para politiques ont des charges publiques ou diplomatiques. En septembre 2007, il y avait 39 affaires. Aujourd’hui, en juillet 2008, il y a plus de 60 parlementaires et hauts fonctionnaires mis en cause dont bon nombre sont en prison). Le président Alvaro Uribe lui-même et son entourage sont mis en cause. L’élection présidentielle de 2006 menace d’être invalidée par une sentence de la Cour suprême de justice après qu’une parlementaire ait été reconnue coupable de subornation par cette même cour.

Avec la libération d’Ingrid Betancourt par les militaires, c’est "La Mano Fuerte" qui gagne. Nous ne pouvons que regretter que la guerrilla n’ait pas libérés plus tôt tous les otages. Ou mieux, qu’elle n’ait jamais eu recours aux enlèvements. Cette victoire est un coup très dur pour les guerrilleros, mais c’est surtout un coup terrible pour l’opposition politique démocratique.

Il va être encore plus difficile de faire entendre une voix divergente dans ce pays en faveur d’une solution politique du conflit, de l’échange humanitaire des prisonniers, en faveur de la vérité, de la justice et de la réparation intégrale pour les victimes. Alors oui : Bravo pour Ingrid. Mais nous pleurons pour la Colombie, sans pour autant baisser les bras.

3 juin 2008.

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