« Occupy Wall Street » : Quand la rage envahit les Etats-Unis
Par Cinzia Arruzza, David Murray, Gilles Bourque le Lundi, 03 Octobre 2011 PDF Imprimer Envoyer

Le pont de Brooklyn a une longueur de près de deux kilomètres. Deux kilomètres suspendus en l’air par des câbles d’acier sur les eaux de l’East River et qui, le 1er octobre, se remplirent d’une masse de gens bien différents des touristes habituels qui s’y pressent pour assister au romantique coucher de soleil sur Manhattan: une masse de milliers de personnes bruyantes et joyeuses, rassemblés dans une manifestation non autorisée qui est partie du Zuccotti Park pour tenter d’atteindre Brooklyn, sur l’autre rive.

Ce 1er octobre, c’est depuis quinze jours que le mouvement « Occupy Wall Street » fait parler de lui, avec le campement permanent installé le 17 septembre dans le Zuccotti Park, rebaptisé « Liberty Plaza », près de Wall Street. Impulsé par plusieurs groupes et individus, principalement d’orientation anarchiste (bien qu’aux Etats-Unis, « anarchiste » est une étiquette générique très vague), la première manifestation n’avait réunie que quelques centaines de personnes. S’inspirant explicitement de l’expérience de la Place Tahrir et des campement dans l’Etat espagnol, le camp new-yorkais a mis en avant deux slogans fondamentaux : la démocratie et la condamnation des spéculateurs financiers.

Le premier document officiel du campement fut approuvé lors de l’assemblée générale du 29 septembre (voir le texte ci-dessous, NdlR). Il s’agit d’un acte d’accusation qui ne prends pas de gants, dirigé contre les gouvernements, les banques, les multinationales, contre tous les responsables de la crise économique et écologique actuelle. Ce document ne se termine pas par une liste de revendications, bien qu’il faut souligner que les manifestants ne reconnaissent aucune légitimité aux gouvernements et aux capitalistes et que la grande revendication commune est celle d’un changement radical du système.

Au cours de ces dernières semaines, le campement a commencé à s’organiser par la constitution de dizaines de groupes de débats, d’assemblées générales, d’initiatives, avec une bibliothèque et en assurant la distribution de vivres. La méthode utilisée pour les interventions pendant les assemblées générales (qui se réunissent tous les jours afin de prendre des décisions) sur la place est pour le moins originale : au lieu de parler par des mégaphones ou des micros, on utilise un gigantesque mégaphone humain. Les phrases prononcées par celui qui parle sont successivement répétées par tous ceux qui sont proches de lui et les entendent et elles sont ainsi amplifiées ! Aussi étrange que cela puisse paraître, cette méthode a le mérite de réduire dans une grande mesure les effets rhétoriques et le protagonisme individuel et fonctionne parfaitement, y compris en cas d’urgence quand, par exemple, on tente d’entrer en communication avec des manifestants arrêtés.

Jusqu’à présent, la composition du mouvement de protestation est principalement jeune. Cependant, aujourd’hui, un réseau de syndicats radicaux et d’organisations de travailleurs, dont les « New York Communities for Change » (Communautés de New York pour la changement), ont décidé de s’unir à la protestation et d’appeler à une manifestation pour le mercredi 5 octobre après midi.

Le tournant décisif dans la dynamique du mouvement a eu lieu la semaine dernière quand la police a chargé et dispersé brutalement et sans motif une manifestation non autorisée de plusieurs centaines d’occupants qui se dirigeaient à Union Square. A partir de ce moment, la voix du Zuccotti Park et l’indignation face à la l’arrogance et à la violence des forces de police ont commencé à se répandre par Internet et dans les campus universitaires new-yorkais.

Résultats : les campements se sont étendus dans d’autres villes des Etats-Unis, de Boston jusqu’à Los Angeles, et des milliers de new-yorkais ont commencé à rejoindre les nombreuses initiatives qui se déroulent à longueur de journée. Lors de la manifestation non autorisée du 1er octobre, ce n’est pas moins de 10.000 personnes, essentiellement des jeunes, qui y ont participé. Malgré tout, à cette occasion là également la police de New York avait décidé d’appliquer la « tolérance zéro ». Arrivée au pont, une partie de la manifestation a commencé à marcher sans problème par la zone piétonnière, mais une autre partie est tombée dans un véritable traquenard tendu par la police qui a procédé à des arrestations massives : plus de 700 personnes menottées, jetées dans des fourgons et transportées dans les commissariats.

Malgré cette répression, le mouvement ne donne aucun signe d’essoufflement. Au contraire, des centaines de personnes manifestent régulièrement devant le siège central de la police pour se solidariser avec les personnes détenues. Si l’objectif de la police était d’intimider les manifestants, elle n’y est visiblement pas parvenue car il semble bien que les occupants de Wall Street n’ont plus peur. A la fin de la manifestation du 1er octobre, 2000 personnes ont, malgré la pluie, fait la fête pendant des heures sur la Liberty Plaza.

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec la politique aux Etats-Unis, cette journée pourrait ressembler à n’importe quelle autre journée de protestation. Mais ce n’est pas le cas. Au vu de l’état de faiblesse de la gauche aux Etats-Unis, du niveau de la répression policière et du contrôle social - qu’on ne peut comparer à aucun pays européen -,  la dureté du capitalisme étatsunien, l’absence de forts droits sociaux et civils, mis à part ceux qui sont strictement individuels, ce qui se passe actuellement à New York est un phénomène extraordinaire.

« Occupy Wall Street » a le potentiel de croître encore et de s’élargir. Il est évidement qu’il y a des inconnues et quelques problèmes de fond, et il faudra avant tout assurer la capacité du mouvement à s’étendre sur tous les campus new yorkais et à intégrer les communautés latinos et noires. En second lieu, il est nécessaire que la liste des critiques se transforme en une plateforme revendicative sur base de laquelle on puisse attirer et organiser autour du mouvement. Il faudra voir, enfin, si le soutien des syndicats ira plus loin qu’une simple « formalité ». Nous pourrons le constater à partir de ce mercredi.

Cinzia Arruzza (à New York)

Cinzia Arruzza est membre de la direction de Sinitra Critica (organisation anticapitaliste italienne). Traduction française par Ataulfo Riera pour le site www.lcr-lagauche.be


Quand Tahrir et les Indignés s’invitent en Amérique

Égypte, Espagne, Grèce, Israël. Autant de pays qui ont vu dans la dernière année leur capitale être prise d’assaut par des hordes de manifestants demandant davantage de justice sociale et la fin des privilèges et des abus de leurs élites. Voilà que ce vent de révolte rejoint les terres de l’Amérique alors que le cœur du système financier mondial est l’objet d’une occupation.

Il y a bien eu le Wisconsin au printemps dernier, dont les protestataires se réclamaient de la lutte des Égyptiens de la place Tahrir. Mais le mouvement qui s’anime ces jours-ci se positionne selon une optique résolument nationale. Malgré leur échec d’occuper directement Wall Street, un groupe de quelques centaines de manifestants érigeaient un campement le 17 septembre dernier au Liberty Plaza Park. Depuis, l’occupation va bon train, les assemblées et activités se succèdent et le mouvement gagne chaque jour de nouveaux adeptes et appuis.

Certains font remonter la genèse de ce mouvement au 13 juillet dernier lorsque la revue Adbusters lança un appel à occuper Wall Street, mais les origines de ce qu’on appelle maintenant le « mouvement des 99% » sont beaucoup plus profondes, comme le souligne le journaliste indépendant David DeGraw sur le site AmpedStatus. Mais suite à l’appel d’Adbusters, les choses se sont accélérées. Le 14 juillet le nom de domaine occupywallst.org était enregistré de manière anonyme et devenait le vecteur principal d’information et d’organisation du mouvement, fonction qu’il conserve encore aujourd’hui.

Le journaliste et activiste Nathan Schneider rapporte qu’un groupe de quelques centaines de jeunes activistes, artistes et étudiants ont ensuite commencé à se rassembler en tant qu’ « Assemblée générale », selon une forme de prise de décision non hiérarchique et basée sur le consensus. Ils ont commencé à se rencontrer dans des parcs publics à partir du 2 août jusqu’au début de l’occupation le 17 septembre. Leur intention était claire dès le départ : mettre sur pied un cadre tactique et organisationnel pour leur action. Ils ont jusqu’à présent réussi leur pari puisque le principe de l’assemblée générale est toujours celui qui prime en ce moment, aucune organisation ou groupes de personnes n’étant à la tête du mouvement.

« Nous sommes le mouvement des 99% »

Certains observateurs n’ont pas manqué de critiquer le mouvement pour son manque de cohérence et son absence d’objectifs clairs. Répondant dans un premier temps à un sentiment de révolte face au système et à ses dérives, il faut surtout voir que le mouvement en est à ses premiers balbutiements et qu’au fil des assemblées sont formulées des revendications plus concrètes. Des propositions seront d’ailleurs proposées et débattues tout au long du week-end. Mais ce qu’on demande par dessus tout est la fin de l’impunité dont jouissent les grands responsables de la crise financière et économique, la fin de l’influence indue des grandes corporations dans le processus de prise de décisions politiques et une refondation radicale du système économique. Le message du mouvement est clair : « Nous sommes le 99% qui ne tolérera plus l’avarice et la corruption du 1% ». Et en filigrane de tout ce processus un renouveau de l’action démocratique se manifeste, faîte de dialogues et de recherche du consensus.

Nous aurions pu croire que cette action allait rapidement s’essouffler. On constate plutôt le contraire. Au Liberty Park, plus de 500 personnes se rassemblent chaque jour pour débattre, discuter et organiser ce qu’il faut faire d’un système en perdition qui permet aux 400 Américains les plus riches de concentrer plus de richesses que les 180 millions d’Américains les plus pauvres. La répression policière dont a fait l’objet le mouvement et qui s’est notamment durci le 24 septembre avec l’arrestation de quelques 80 personnes – généralement de manière assez musclée et arbitraire – n’a jusqu’ici pas eu raison de la détermination des manifestants et semble même avoir galvanisé les troupes.

Une attention médiatique tardive

Il aura fallu attendre sans surprise les heurts du 24 septembre dernier - sensationnalisme médiatique oblige - pour que la presse américaine se mette à s’intéresser au mouvement, l’attention médiatique ayant jusqu’alors été plutôt timide. La journaliste Amy Goodman faisait d’ailleurs remarquer que « si 2000 activistes du Tea Party étaient descendus sur Wall Street, il y aurait probablement eu un nombre équivalent de reporters sur le terrain. Pourtant, 2000 personnes occupaient Wall Street samedi dernier (17 septembre) » On assiste d’ailleurs à la décontenance habituelle des grands médiaux devant des mouvements sans tête dirigeante, eux qui les premiers jours recherchaient désespérément des représentants du mouvement, que ce soit des responsables d’Adbusters, du US Day of Rage ou du mouvement Anonymous, perçus à tort comme les organisateurs des événements.

La faible couverture médiatique n’est peut-être pas étrangère au fait qu’il semblait dans les premiers jours difficile d’avoir de l’information sur les manifestations via certaines plates-formes. Certains ont même fait état de censure à propos du service de messageries Yahoo !. Le « problème » semble avoir été réglé depuis. Idem pour Twitter et Facebook. Rappelons au passage que Twitter a récemment bénéficié d’un investissement de 400 M$ de la part de JP Morgan Chase, grande institution bancaire directement ciblée par les manifestants.

Force nous est donc de constater que contrairement au mouvement égyptien et au printemps arabe en général qui a fait saliver nos reporters et alimenté nos bulletins de nouvelles sans relâche, il semble qu’un mouvement démocratique local ne suscite pas le même enthousiasme. Par chance, nous pouvons compter sur les manifestants eux-mêmes pour pouvoir faire entendre leur message. Il est d’ailleurs possible de suivre en continu – ou presque – ce qui se passe au Liberty Park sur Livestream/GlobalRevolution. http://www.livestream.com/globalrevolution

Et pendant ce temps, le mouvement commence à faire des petits dans d’autres grandes villes américaines. On peut en suivre l’évolution sur http://occupytogether.org/ . Tout ça sans compter qu’une importante manifestation suivie d’une occupation a été appelée depuis quelques temps déjà pour le 6 octobre à Washington.

David Murray


Le mouvement d’occupation de Wall Street

S’il y a un pays où les « indignés » auraient toutes les raisons du monde pour manifester dans les rues leur indignation, c’est bien les États-Unis. Indignation contre 30 ans de politiques qui ont conduit le pays à un niveau intolérable d’inégalités ; indignation contre l’avidité sans limite de la classe des hyper-riches ; indignation contre un président qui les a trompés, etc., etc.

Mais les États-Unis sont aussi le pays où le matraquage idéologique des médias et autres institutions idéologiques est le plus systémique. Il faut donc se réjouir du fait que, depuis quelques jours, un tel mouvement s’organise là où il devait nécessairement se produire : à Wall Street.

Le mouvement Occupy Wall Street qui a débuté le 17 septembre dernier a débouché en fin de semaine dernière sur une première vague d’arrestation massive : autour de 700 personnes en une seule journée. Il est intéressant de faire un lien, ici, avec le mouvement de désobéissance civile qui a récemment conduit à l’arrestation de près de 1.300 personnes sur les marches de la Maison Blanche pour s’opposer au projet écologiquement criminel du pipeline Keystone.

En cette fin de 2011, alors qu’il devient de plus en plus évident que le American Way of Live se défait en lambeau sous l’assaut d’une multitude de forces incontrôlables, quelque chose est en train de se produire dans le mouvement de contestation. Pourtant, alors que n’importe quel péquenot délirant qui prétend vouloir brûler le Coran va immédiatement faire les manchettes de tous les médias du monde, les évènements tels que Occupy Wall Street ou celui de désobéissance civile contre Keystone se limitent à l’espace des réseaux sociaux.

La persévérance des indignés, qui se présentent comme les 99 % de la population qui ne profitent pas de la croissance, devrait néanmoins leur donner de plus en plus d’appuis et de visibilité. CAinsi, cest grâce à des personnes comme l’actrice Susan Sarandon, Cornel West, professeur de philosophie et activiste, ou l’ancien gouverneur démocrate de New York David A. Paterson, qui ont été sur place, dans le Zuccotti Park du Liberty Square, pour appuyer les protestataires, que le New York Times y a envoyé un reporter le 30 septembre.

Avant les arrestations de la fin de semaine dernière, les appuis commençaient d’ailleurs à se multiplier : Noam Chomsky leur a envoyé un message d’appui déclarant « Les protestations honorables et courageuses en cours à Wall Street devraient servir à porter cette calamité aux yeux du public […]. N’importe qui tenant les yeux ouvert sait que le gangstérisme de Wall Street — des institutions financières en général — a causé des dégâts graves à la population des États-Unis (et au monde).

Et devrait aussi savoir à quel point ce faisant il s’est accru en plus de 30 ans, en même temps que leur pouvoir dans l’économie a radicalement augmenté et leur puissance politique avec. Cela a mis en mouvement un cercle vicieux qui a concentré une richesse immense et avec elle le pouvoir politique dans un secteur minuscule de la population, une fraction de 1 %, tandis que le reste devient de plus en plus [précaire]… », dénonçant au passage l’immunité des financiers « Too big to jail ».

Le président de l’AFL-CIO, Richard Trumka, a également apporté son appui au mouvement des indignés de Wall Street lors d’un discours qu’il prononçait au Brookings Institution, déclarant qu’il allait encourager les syndicats membres de la centrale à descendre dans la rue pour dénoncer le pouvoir absolu des financiers et des multinationales partout où l’occasion se présentera. Il faut comprendre que le mouvement s’est délocalisé en s’étendant dans toutes les villes où les institutions financières sont regroupées sur des places d’affaires majeures : après New York, Boston, Chicago, etc.

Gilles Bourque

On peut lire dans le billet suivant (http://www.larevuedesressources.org ) la lettre ouverte aux médias de Marc Adler, au nom des indignés de Wall Street, traduite par les bons soins du site la revuedesressources.org.

Articles publiés sur le site Presse toi à gauche (Québec) : http://www.pressegauche.org


Déclaration de principes de l’Occupation de la Ville de New York

Le présent document a été adopté par consensus par l’Assemblée générale de New York, le 29 septembre 2011

En ce moment où nous nous rassemblons de manière solidaire pour exprimer un sentiment d’injustice généralisé, nous ne devons pas perdre de vue ce qui nous a unis. Nous écrivons ces mots afin que tous ceux qui, dans le monde, se sentent lésés par les pouvoirs économiques sachent que nous sommes également à leurs côtés.

Comme un seul être, unis, nous devons faire face à une réalité dans laquelle l’avenir de l’espèce humaine dépend de la coopération entre ses membres et où notre système doit protéger nos droits. Au cas où ce système se corrompt, il nous reste alors à le prendre en mains afin de protéger nos droits et ceux de nos voisins.

Nous faisons face à une réalité où, alors que le gouvernement démocratique doit tirer sa légitimité de son peuple, les multinationales agissent sans freins pour spolier la richesse des gens ou de la Terre. Il s’agit d’un système où une démocratie réelle n’est pas possible à partir du moment où tout dépend des pouvoirs économiques.

Nous faisons appel à vous car, en ce moment, ce sont les grandes entreprises, qui mettent le profit au dessus des gens, leurs propres intérêts au dessus de la justice et opposent l’oppression à l’égalité, qui dictent les choses à nos gouvernements. Nous nous sommes rassemblés ici pacifiquement, car cela est notre droit, afin que l’on sache ces faits.

Les grandes entreprises se sont appropriées nos maisons grâce à des procédés illégaux d’exécution hypothécaire, malgré le fait qu’elles ne possédaient pas l’hypothèque originale.

En toute impunité, elles ont fait main basse sur les sommes des sauvetages provenant de l’argent des contribuables, tout en continuant à accorder à leurs dirigeants des primes exorbitantes.

Elles ont perpétué l’inégalité et la discrimination dans le monde du travail en fonction de l’âge, de la couleur de la peau, du sexe, de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle.

Elles ont empoisonné les réserves alimentaires par leur négligence et ont miné le système agraire au travers de sa monopolisation.

Elles ont tiré profit de la torture, de la réclusion et du traitement cruel d’innombrables animaux, et se sont mises d’accord afin d’occulter ces pratiques.

Elles ont constamment tenté de dépouiller leurs employés de leurs droits quand ces derniers négocient une augmentation de salaire ou des conditions de travail plus sûres.

Elles ont réduit à l’esclavage les étudiants ayant des dizaines de milliers de dollars de dette afin de poursuivre leurs études, alors qu’il s’agit d’un droit humain fondamental.

Elles ont systématiquement externalisé la main d’oeuvre et utilisé cette externalisation comme moyen de pression pour réduire la couverture sociale et les salaires des travailleurs.

Elles ont manipulé les tribunaux afin d’obtenir les mêmes droits que les personnes, sans faire retomber sur elles aucun type de culpabilité ou de responsabilité.

Elles ont gaspillé des millions de dollars en équipes de conseillers juridiques afin de trouver le moyen de se libérer de contrats incluant des couvertures sociales et de santé.

Elles ont commercialisé nos vies privées comme s’il s’agissait d’une matière première comme les autres.

Elles ont utilisé les forces militaires et policières pour empêcher la liberté de la presse. Elles ont délibérément refusé de retirer du marché des produits défectueux qui mettent en dangers nos vies, uniquement pour sauver leurs propres bénéfices.

Ce sont elles qui dictent les politiques économiques, malgré les échecs catastrophiques que ces politiques ont provoquées et continuent à produire.

Elles ont donné des grandes sommes d’argent aux politiciens, qui sont les responsables désignés pour dicter les normes qui les régulent.

Elles continuent à bloquer des formes alternatives d’énergie dans le but de continuer à nous faire dépendre du pétrole.

Elles continuent à bloquer les médicaments génériques qui pourraient sauver des vies ou apporter une aide utile, uniquement dans le but de protéger leurs investissements dont elles tirent de juteux profits.

Elles ont délibérément occulté des cas de déversements de pétrole, des accidents, des fraudes dans la comptabilité, uniquement dans le but de préserver leurs profits.

Elles ont délibérément maintenus les gens désinformés et suscité la peur, au travers de leur contrôle sur les médias.

Elles ont conclus des contrats privés afin de mettre fin à la vie de prisonniers condamnés à mort, y compris quand on a présenté des doutes légitimes sur leur culpabilité.

Elles ont perpétué le colonialisme à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Elles ont participé à des tortures et à des assassinats de civils innocents à l’étranger. Elles continuent à créer des armes de destruction massive afin de gagner des contrats avec le gouvernement. (*)

A toutes les personnes dans le monde;

Nous, l’Assemblée Générale de la Ville de New York qui occupe Wall Street dans le Liberty Square, nous vous exhortons à revendiquer votre pouvoir.

Exercez vos droits à vous réunir pacifiquement; à occuper l’espace public; à créer un processus de gestion des problèmes auxquels nous faisons face et à générer des solutions accessibles pour tous.

A toutes les communautés qui entrent en action et forment des groupes inspirés par la démocratie directe, nous leurs offrons appui, documentation et toutes les ressources que nous avons à notre disposition.

Unissez vous à nous pour que votre voix soit également entendue!

(*) Cette liste n’est ni fermée, ni complète

Traduction française pour le site www.lcr-lagauche.be

http://nycga.cc/2011/09/30/declaration-of-the-occupation-of-new-york-city/


Voir ci-dessus