Hécatombe à Opel-Anvers, victoire à InBev: Un emploi, c'est un droit! Tous à Bruxelles le 29 janvier!
Par LCR le Vendredi, 22 Janvier 2010 PDF Imprimer Envoyer

Après des mois d'incertitude et d'angoisse, le couperet est tombé pour les travailleurs d'Opel-Anvers. Malgré les 3,4 millions de bénéfices d'Opel-Belgium en 2009, la multinationale General Motors a décidé le jeudi 21 janvier de fermer l'entreprise anversoise et de procéder au licenciement collectif de 2673 travailleurs. Et ce sont plus de 10.000 emplois sous-traitants et indirects qui sont menacés par cette fermeture.

Un cataclysme social qui intervient alors que près de 74.000 emplois ont été supprimés en Belgique en 2009 et plus de 60.000 autres, au minimum, le seront encore en 2010. Des milliers de familles sont plongées dans une précarité extrême, au moment même où se loger, se chauffer ou se déplacer décemment relèvent du défi.

Après Renault-Vilvoorde en 1998, Ford-Genk en 2004 et VW-Forest en 2006, le secteur automobile, en crise de surproduction permanente, connaît à nouveau une hémorragie d'emplois. Et personne n'est dupe: les travailleurs payent le résultat de choix économiques et d'une crise capitaliste dont ils ne sont pas responsables. Ils sont sacrifiés comme du bétail par une multinationale capitaliste qui ne connaît d'autre loi que celle du profit et des dividendes à verser à des actionnaires sans scrupules.

Le même jour, alors que les travailleurs anversois, sous le choc, bloquaient la production; à InBev, les travailleurs en lutte ont pu avec légitimité crier victoire puisqu'ils ont obtenu la «suspension» du plan de restructuration qui visait à supprimer 300 emplois. A InBev, la lutte a été exemplaire et payante: une forte solidarité inter-sièges et internationale; un soutien important de l'opinion publique; un front commun FGTB-CSC et ouvriers-employés soudés, le tout basé sur une position claire et nette: refus de tout licenciement! La vigilance et la pression restent de mise afin de transformer ce succès éclatant en une victoire totale et durable.

Ces deux événements démontrent la nécessité de lutter avec détermination contre la fatalité et contre les licenciements. Et surtout, l'urgence d'une mobilisation nationale unitaire pour l'emploi, menée en front commun FGTB-CSC, car il n’est plus acceptable que les travailleurs continuent à se battre entreprise par entreprise, qu'ils payent les pots cassés de la crise et de choix économiques désastreux à la place des vrais coupables capitalistes. Une manifestation nationale pour l'emploi est appelée par les trois organisations syndicales le 29 janvier. Cette manifestation doit être le début d'une telle mobilisation nationale et non un simple rendez-vous sans lendemain.

On ne peut plus accepter que la vie des salariés soit prise en otage et dépende du cours des actions en Bourse et du bon vouloir d'une poignée de gros actionnaires et de patrons. Il est temps d'enlever ce droit de vie et de mort sociale exorbitant aux capitalistes et d’imposer le droit à un emploi stable, de qualité et bien rémunéré comme un droit social fondamental. C'est dans ce sens que la LCR soutient tous les travailleurs confrontés aux licenciements. C'est dans ce sens qu'elle lance actuellement une campagne nationale pour défendre le droit à l'emploi par l'interdiction des licenciements et la création de 500.000 emplois de qualité, en prenant l'argent là où il est!

L'urgence immédiate est à la solidarité avec les travailleurs d'Opel-Anvers. Seule une mobilisation d'ensemble pourra faire plier la multinationale et imposer au gouvernement les mesures nécessaires pour sauver tous les emplois. Pour cela, la LCR propose :

  • Une mobilisation unitaire des travailleurs licenciés et des entreprises en difficulté (Opel, InBev, DHL, ...), résolument soutenue en interprofessionnelle. Tous à Bruxelles le 29 janvier, comme point de départ pour une lutte d'ensemble!
  • La nationalisation de l'usine d'Opel-Anvers, sans indemnités ni rachat et sous contrôle des salariés
  • Le remboursement intégral de toutes les aides publiques perçues par la multinationale GM (intérêts notionnels, réductions des cotisations patronales...)
  • Un plan de reconversion industriel et professionnel du secteur automobile, avec maintien des salaires et des emplois
  • L'interdiction généralisée des licenciements, par la création d'un fond alimenté par le patronat
  • Un emploi, c'est un droit! Aux capitalistes de payer leur crise!

 

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