Elargissons la brèche vers la grève générale en Europe !
Par LCR-SAP le Mercredi, 24 Octobre 2012

On sait que les deux principaux syndicats en Espagne, CCOO et UGT, ont appelé à une grève de 24 heures le 14 novembre pour s’opposer à l’austérité d’une brutalité inouïe imposée par le gouvernement Rajoy. Ce sera la deuxième grève de ce genre cette année. Elle est soutenue par des centaines d’associations de toutes sortes.

Le même appel a été lancé au Portugal par la CGTP. Pour rappel, le Portugal a connu récemment les manifestations les plus massives depuis la Révolution des Oeillets, en 1974-75.

De son côté, le principal syndicat du secteur privé en Grèce, la GSEE, appelle également à un arrêt de travail le 14 novembre. Ce sera la quinzième grève interprofessionnelle des travailleurs et travailleuses de ce pays contre les diktats de la troïka BCE/FMI/Commission.

Face à cette coordination horizontale de la riposte, la Confédération Européenne des Syndicats a finalement appelé à une journée d'action européenne le 14 novembre, sous "diverses formes : grèves, manifestations, rassemblements et autres actions".

La CES n’est pas un syndicat mais un groupe de pression qui accompagne la construction de l’UE capitaliste, fait du lobbying auprès de la Commission et organise de temps en temps une manifestation européenne sans lendemains. La dernière, à Bruxelles en 2010, avait pour slogan « pour l’emploi et la relance »…

Selon certaines informations, la décision chèvrechoutiste de la CES concernant le 14 novembre aurait été arrachée très péniblement, au terme de plusieurs heures de tractations.

Le décalage entre la dispersion nationale des luttes, d’une part, et la coordination européenne de l’offensive capitaliste, d’autre part, est une des raisons majeures qui poussent le mouvement ouvrier dans les cordes. Il est grand temps de réagir ensemble, car la classe dominante ne se contente plus d’attaquer les acquis sociaux : avec le Pacte budgétaire européen (TSCG, que la Belgique doit adopter prochainement !), elle est en train de mettre en place un régime européen despotique, dans lequel les parlements élus n’ont plus rien à dire. Dans ce régime, les syndicats seront soit broyés, soit transformés définitivement en courroies de transmission du néolibéralisme.

Il faut donc tout faire pour que les « diverses formes » évoquées par la CES se traduisent par les actions les plus radicales possibles, en fonction des rapports de forces : grèves et assemblées de sensibilisation dans le maximum de pays, de secteurs et d’entreprises, et manifestations combatives. Toute radicalisation du pseudo « mot d’ordre » de la CES sera un pas en avant vers une lutte européenne de plus en plus indispensable.

En Belgique, les directions interprofessionnelles de la FGTB, de la CSC et de la CGSLB discutent d’une manifestation de militant-e-s à Bruxelles devant les institutions européennes, couverte par un préavis de grève (en tout cas pour les affiliées et affiliés FGTB). Mais la section régionale de la FGTB (interprofessionnelle) de Liège-Huy-Waremme a décidé d’une grève de 24h, rejoignant ainsi les camarades espagnols, portugais et grecs. La CGSP-ALR de Bruxelles (secteur des administrations locales et régionales au sein de la Centrale des services publics de la FGTB) a fait de même. Les Jeunes FGTB et les Métallos Walllonie-Bruxelles appellent les travailleurs-ses à se mobiliser pour organiser une grève générale le 14 novembre (communiqué ci-dessous) ! Des groupes de gauche proposent une manifestation unitaire de lutte à Bruxelles. Bravo !

Elargissons la brèche, en Belgique et en Europe ! A l’exemple des syndicalistes espagnols, portugais et grecs, prenons des contacts de syndicat à syndicat, de secteur à secteur, d’entreprise à entreprise, entre filiales au sein des groupes ! Organisons la mobilisation !

Nous répétons notre invitation aux délégations syndicales à organiser des arrêts de travail dans les entreprises et à tenir des assemblées générales sur le lieu de travail pour informer sur l'offensive d'austérité tant en Europe du Sud qu'en Belgique et pour réfléchir, sans attendre, à un plan d’action coordonné vers une grève générale en Europe. C’est indispensable pour que la colère contre la misère et le chômage se transforme en lutte consciente pour une alternative.

Il ne s’agit pas seulement de solidarité avec les travailleurs et travailleuses du Sud de l’Europe, mais de lutte commune contre une même politique de destruction de l’emploi et des acquis sociaux, des services publics, des salaires. Une politique de classe délibérée, téléguidée par le patronat, en particulier par les sangsues du capital financier. Une politique qui sème la misère, le racisme, le sexisme, le nationalisme et fait le lit de la droite-extrême, voire de l’extrême-droite la plus nauséabonde.

Dans notre pays, plus de 10.000 licenciements se décident en un jour avec la fermeture de  Ford Genk, de Dow à Tessenderlo, les licenciements chez HP ou Du Pont, ... En même temps, des mesures d’austérité ont déjà été imposées à la hussarde par le gouvernement Di Rupo, à hauteur de onze milliards d’Euros. Dès le mois de novembre, des milliers de chômeurs et de chômeuses commenceront à basculer dans une pauvreté encore plus insupportable. 4,5 milliards de mesures sont encore annoncées pour le budget 2013. Et ce n’est pas tout : alors que la collectivité a perdu 17 milliards dans le sauvetage des banques, la recapitalisation de Dexia menace d’encore alourdir la facture… Tout cela alors que les grandes entreprises ne paient pratiquement pas d’impôt !

Se laissera-t-on abattre un par un, ou nous battrons-nous ensemble, ici et avec le reste de la classe des travailleurs en Europe?  Au-delà de la solidarité indispensable avec nos frères et sœurs d’Espagne, du Portugal, de Grèce et d’ailleurs, voilà nos raisons de nous battre à leurs côtés.  Pas pour la « relance » du capitalisme (ce serait la destruction sociale et écologique), mais pour un programme anticapitaliste basé sur le partage des richesses, le partage du travail (sans perte de salaire), l’annulation de la dette illégitime, l’extension du secteur public par la création massive d’emplois socialement utiles et écologiquement responsables! Nous appelons également les salariéEs de la Poste en grève dans plusieurs régions, ceux de la SNCB dont le gouvernement vient d’amputer l’enveloppe de 72 millions d’euros et qui luttent contre la casse du service public, comme ceux de Ford, mais aussi d’Arcelor et les autres victimes de la violence capitaliste à unifier leurs luttes et à descendre dans la rue le 14 novembre pour montrer leur colère et leur détermination.

Entreprise par entreprise, secteur par secteur, pays par pays… nous sommes faibles, touTEs ensemble nous serons fortEs. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la peur change de camp. Ensemble, saisissons la chance qui s’offre le 14 novembre de commencer à modifier le rapport de forces. Ensemble, entamons le combat pour une autre Europe : sociale, généreuse, écologiste, démocratique.

Pour la Direction Nationale de la LCR-SAP,

Céline Caudron, porte-parole



Communiqué de presse des Jeunes FGTB et des Métallos wallons et bruxellois (MWB)

"Nous ne devons rien ! Nous ne paierons rien !


Les Jeunes FGTB et les Métallos Wallonie-Bruxelles appellent les organisations syndicales et mouvements sociaux belges à se mobiliser en masse, pour rejoindre le mouvement de solidarité européen, en organisant une grève générale le 14 novembre.

Le Comité exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats, réuni le 17 octobre 2012, a appelé à une j...

ournée d’actions et de solidarité le 14 novembre prochain. Cette journée prendra plusieurs formes : grèves, manifestations, rassemblements et actions diverses.

Nous ne pouvons pas nous contenter d’actionnettes contre l’austérité! Les jeunes syndicalistes et leurs camarades métallurgistes veulent montrer avec fermeté qu’en Belgique, nous sommes solidaires et nous ne voulons pas de l’austérité ni en Grèce, ni en Espagne, … ni chez nous !

Nous devons nous mobiliser fortement pour montrer, lors de l’Accord Interprofessionnel et à tous les niveaux Européens, que les travailleurs n’acceptent plus de subir la dictature des marchés financiers !

En Europe :

Derrière les appels à plus de compétitivité, de flexibilité et de stabilité, se cache un plan qui vise à faire payer la crise, encore et encore, aux travailleurs européens, avec ou sans emploi, alors que les profiteurs de la crise - acteurs financiers et grosses fortunes - seront non seulement dispensés de toute responsabilité mais seront également les bénéficiaires directs de ces mesures.

Les éléments qui composent le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) sont déjà appliqués en Grèce, en Irlande, en Espagne et au Portugal et les populations de ces pays sont en train de payer « cash » l'addition d'un repas qu'ils n'ont pas consommé !

En Belgique :

Des budgets viennent d’être gelés pour terminer l’année 2012 et en cette veille de constitution du budget 2013, l’état doit trouver 4,5 milliards d’euros… Accepterons-nous encore une fois de nous serrer la ceinture ?

Les Jeunes FGTB et les Métallos veulent rappeler que d’autres solutions que l’austérité existent, ce n’est pas une fatalité !

La Belgique doit revenir sur sa position et s’opposer au Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance.

Ce traité condamnera les pays d’Europe à une austérité permanente et à une dégradation sans fin de leur état d’endettement.

Nos dirigeants politiques doivent avoir le courage de dire non aux décisions européennes qui sont appliquées en Grèce et qui ne fonctionnent pas !

Le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités et se cache une fois encore, derrière les politiques antisociales prônées par la Commission européenne en annonçant des taxes injustes supplémentaires, des coupes sombres dans les budgets publics, des sauts d’indexation….

Une mobilisation historique !

Le 14 novembre doit être un tournant pour le mouvement syndical et social européen pour stopper la régression sociale. Ces mesures sont indécentes et font reculer la civilisation !

Organisons-nous ! Prenons contact avec nos délégués, nos permanents, revendiquons clairement à nos organisations syndicales que nous voulons faire de la journée du 14 novembre une journée de grève générale européenne!

Le 14 novembre, tous les travailleurs européens seront solidaires contre l’austérité !


Contact Jeunes FGTB : Moreau Céline 0498 / 31 42 35

Contact MWB : Jean-Michel Hutsebaut 0475 / 46 50 61


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