Dossier Gauche radicale européenne : Italie, Danemark, Etat espagnol, Angleterre
Par Collectif le Samedi, 05 Janvier 2008 PDF Imprimer Envoyer

Nous poursuivons l’analyse des évolutions de la gauche radicale européenne à partir des points de vue de nos sections-sœurs de la IVe Internationale avec un nouveau dossier consacré à quatre pays ; Italie, Danemark, Etat espagnol et Angleterre. Les évolutions du Parti de la refondation communiste en Italie et d’Izquierda Unida dans l’Etat espagnol ainsi que le recul électoral de l’Alliance Rouge-Verte au Danemark marquent la crise des plus anciennes expériences de "recomposition à gauche" et, pour le cas de l’Italie et de l’Etat espagnol, de leur échec, ouvrant une nouvelle phase dans ces pays.

Italie: Construire la gauche anticapitaliste

Les 8 et 9 décembre, en présence d’invités internationaux tel qu’Olivier Besancenot, un millier de délégué/es ont participé à la fondation de Sinistra Critica (Gauche critique) en tant que mouvement politique indépendant. Sinistra Critica était jusqu’alors une tendance organisée au sein du Parti de la Refondation Communiste (PRC) qui n’a cessé de combattre la dérive de ce dernier depuis son soutien au gouvernement social-libéral de Prodi. Animé par nos camarades italiens de la IVe Internationale, Sinistra Critica s’est finalement résolue à rompre toutes les amarres. Nous publions ci-dessous un article de notre camarade italien Salvatore Cannavo ainsi que la résolution finale de ce congrès de fondation.

De Rome, Salvatore Cannavo

C’est en octobre 2006 que s’est initié le processus qui vient de déboucher sur la conférence des 8 et 9 décembre. Confronté à une gauche qui s’enlisait dans le gouvernement de centre gauche, la Gauche critique s’est, pour la première fois, posé le problème de son rapport avec le Parti de la refondation communiste (PRC). Depuis, trois assemblées se sont succédé, certaines bénéficiant d’une importante participation, telle celle du 15 avril dernier (environ 700 personnes), pour déboucher sur la dernière conférence nationale, avec environ 60 assemblées locales, quelques milliers d’adhérents, une motion finale approuvée à l’unanimité et une grande envie de recommencer.

Recommencer… Qu’il le faille est une évidence pour tous. Pour les jeunes d’abord, auxquels il tarde plutôt, d’ailleurs, de «commencer», de lancer un projet qui s’affranchisse des contraintes que l’activité de Refondation imposait depuis quelque temps. Pour tous les autres aussi, qui ont « commencé » il y a quelques décennies, mais qui se disent prêts, aujourd’hui, à repartir.

Chacun le sait, ce sera difficile, mais l’enthousiasme ne manque pas. Il faudra adopter un modèle d’organisation qui ne copie pas celui, au demeurant désastreux, du PRC. Il faudra construire une pratique à la mesure « d’un sujet politique orienté vers le mouvement ». Des groupes de travail ont ainsi été mis en place, liés à l’intervention sociale pour développer les luttes et l’autoorganisation, ou ayant en charge l’organisation du mouvement, le développement des adhésions et l’autofinancement. À ces deux priorités, il en a été ajouté une troisième : un processus d’autoformation politique et culturelle. Pour servir ce projet, il existe déjà une revue, Erre, une maison d’édition et le Centre d’études Livio Maitan.

La Gauche critique se veut un mouvement, non un parti. Elle a une idée claire du parti nécessaire et veut reconstruire un sujet politique organisé, adapté à l’époque. Mais les autoproclamations ne suffisent pas, elles peuvent même être néfastes. Il convient dès lors d’initier un processus, une « dynamique » s’inspirant d’ailleurs de celle qui s’est déjà engagée, par exemple avec la grande manifestation contre Bush en juin dernier. Il s’agit de travailler à la reconstruction de réseaux, à la définition de « pactes » et d’objectifs communs de travail politique afin de dépasser les barrières et les méfiances. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’idée de « Constituante anticapitaliste ».

«Constituante» évoque évidemment la reconstruction d’un sujet politique d’ensemble, ce qui exigera des étapes et revêtira des formes diverses. Ainsi, à la conférence, il a été évoqué une « coalition de la gauche de classe et anticapitaliste ». Une coalition de forces et de formes différentes de l’action politique, qui peuvent demeurer chacune dans son propre domaine et conserver leurs propres structures, tout en apportant leur pierre au projet commun. Nombre d’expériences européennes se sont renforcées en suivant ce schéma : le Bloc de gauche au Portugal, ou encore Respect en Grande-Bretagne.

À ce stade, une « coalition de la gauche anticapitaliste » se doit de préparer les rendez-vous qui s’annoncent : pour affronter la crise du syndicalisme ; pour reconstruire des instruments nouveaux permettant de combattre la précarité, le racisme, la destruction de l’environnement, le nouveau cléricalisme ; et, naturellement, pour définir une politique qui fasse preuve de clarté sur le plan électoral. Sur ce dernier plan, reconstruire une gauche de classe suppose de tenir un discours de vérité à propos du terrain institutionnel. Un terrain qui doit être exploré avec d’autant plus de prudence et de rigueur tactique qu’une fracture s’est creusée entre la politique et de vastes secteurs de la société. Ceux du prolétariat moderne sont, par exemple, désillusionnés et souvent dégoûtés par les affaires générées par la vie institutionnelle, sous des gouvernements de gauche ou de droite.

Reconstruire une gauche de classe ira en outre de pair avec la reconstitution d’une « conscience de classe ». Un processus long et compliqué, qui devra combiner propagande et développement de l’action, avec un travail en profondeur consistant à renouer les liens tranchés, à reprendre les dialogues interrompus (ou jamais entamés), à reconquérir une présence sociale progressivement délaissée, à redécouvrir ces activités des débuts du mouvement ouvrier que sont le secours mutuel, les caisses de résistance, les maisons du peuple, etc. Telle est l’ambition de la Gauche critique.

Paru dans Rouge n° 2232, 20/12/2007. Traduit par Christine Barbacci.

Résolution finale de la 1er Conférence nationale de Sinistra Crítica

La première Conférence nationale de Sinistra Critica:

1) Déclare conclue l’expérience menée dans le Parti de la Refondation Communiste et se dispose à construire un nouveau projet politique. Une séparation née de la constatation que deux projets distincts prennent désormais des chemins différents : d’un côté, le PRC clôture de fait sa propre histoire avec une nouvelle identité;  un réformisme timide à vocation gouvernementale; de l’autre côté, Sinistra Critica qui se propose de poursuivre la construction d’une gauche de classe, anticapitaliste, oppositionnelle, centrée sur les mouvements sociaux et avec la volonté de se réapproprier l’espace théorique et pratique d’une gauche révolutionnaire moderne laissé vide aujourd’hui par le PRC. Une gauche d’opposition au Parti Démocrate (1) et par là même en opposition résolue au gouvernement Prodi.

2) Au cours des prochains jours, les militant/es et dirigeant/es de Sinistra Critica démissionneront du PRC et de leurs responsabilités institutionnelles ; ces derniers constitueront un groupe indépendant dans la Chambre des députés tandis qu’au Sénat ce groupe est déjà constitué. Ce choix sera annoncé dans le Conseil Politique National du PRC au travers d’une lettre ouverte et la même démarche sera réalisée au niveau local, où nous organiserons des rencontres provinciales afin d’expliquer nos options aux membres du PRC.

3) Sinistra Critica ne se constitue pas en parti mais en tant que Mouvement politique activement orienté vers les mouvements sociaux. Elle constituera des groupes territoriaux et thématiques ainsi que des coordinations au niveau des provinces. A partir de janvier, elle mettra en marche une campagne d’adhésion et d’autofinancement.

4) Avec le projet de construire une force politique à la hauteur des enjeux du moment, elle organisera une Constituante anticapitaliste à la gauche de l’Arc-en-ciel (2) afin de rassembler et maintenir le meilleurs de l’expérience du projet de la refondation communiste, des secteurs des mouvements sociaux, du syndicalisme qui s’oppose à la concertation, du féminisme radical, de l’écologie et surtout des forces de la jeunesse. Une Constituante qui représente un projet fécond et réel, capable de donner immédiatement vie, de manière exemplaire ou partielle, à une Coalition de la Gauche anticapitaliste de classe, reposant sur au moins trois axes:

- Le lien avec les mouvements sociaux, avec leurs dynamiques et objectifs

- Une alternative politique à la droite, mais également en totale indépendance au gouvernement de centre-gauche et donc au Parti Démocrate

- Aucune dépendance vis-à-vis des institutions dans le travail politique, mais sans exclure le terrain électoral et les instruments nécessaires, y compris le symbole du marteau et de la faucille qui une fois de plus, aujourd’hui, semble à abandon (3)

5) Afin d’avoir une vie réelle, la Constituante anticapitaliste doit être liée aux trajectoires et dynamiques des mouvements, c’est pour cela que Sinistra Critica travaillera dans l’immédiat à:

a) Mobiliser pour obtenir la plus vaste participation à la manifestation du 15 décembre à Vicenza contre la base militaire US et travailler à la construction du mouvement anti-guerre à partir du Pacte du 25 novembre qui donnera lieu à une nouvelle journée de mobilisation le 26 janvier

b) Le développement et l’articulation du Pacte contre la précarité élaboré après la grève syndicale du 9 novembre et qui devra être capable d’élargir la mobilisation au-delà des rangs syndicaux de base

c) Donner une continuité à la rénovation du protagonisme féministe qui s’est exprimé le 24 novembre dernier à partir de la lutte contre la violence machiste et qui aura un nouveau rendez vous important le 12 janvier prochain

d) Soutenir et construire le mouvement contre l’ingérence du Vatican et la discrimination sexuelle, pour les droits civils et la laïcité de l’Etat, à partir des mobilisations LGBT et de la journée « No Vat » (Non au Vatican) du 9 février

e) Poursuivre la lutte pour les biens communs et la défense écologiste du territoire, en généralisant les problématiques et en proposant de larges espaces de coordination et de continuité des luttes

f) Renforcer le combat antiraciste et pour l’auto-organisation des migrants à partir de la nécessaire opposition au « paquet de mesures sécurité » de Prodi-Veltroni

6) Pour terminer, Sinistra Critica décide de donner mandat à sa Coordination nationale afin de préparer une campagne nationale basée sur la centralité du travail, des droits sociaux, de la défense de l’environnement contre la logique du profit. En particulier, la centralité du travail, réaffirmée aujourd’hui par les assassinats à Turin, exemples de la dureté quotidienne que représente la guerre menée par le Capital contre les travailleurs/euses. Cette campagne nationale sera un instrument de construction de Sinistra Critica qui doit se conclure par une grande journée de mobilisation au printemps prochain.

Résolution approuvée à l’unanimité. Traduction : LCR-Web

Site de sinitra critica: http://www.fattoriagrafica.org/sincri/

Notes:

(1) Le Parti Démocrate est le résultat de la fusion entre les Démocrates de Gauche (DS, ex-PCI), les chrétiens-démocrates de la « Margueritte »  et d’autres formations plus petites. Son secrétaire général, élu à travers le système des primaires, et probable candidat aux prochaines élections législatives, est l’actuel maire de Rome, Walter Veltroni

(2) « La Sinistra-L’Arcobelano » (La Gauche-Arc-en-ciel) s’est constituée également les 8-9 décembre dernier à Rome comme résultat de la fédération entre le PRC, le PdCI (Parti des communistes italiens), les Verts et Sinistra Democratica (ex-DS de Fabio Mussi, actuelle Ministre des universités et de la recherche)

(3) Le marteau et la faucille ont toujours été le symbole du mouvement communiste italien et jusqu’à présent il avait continué à être utilisé par le PRC et le PdCI. Le nouveau logo proposé pour « La Sinistra-L’Arcobelano » est l’Arc-en-ciel. C’est à cet abandon que se réfère le présent document.


Danemark: l'Alliance Rouge-Verte maintient de peu une représentation parlementaire

De Copenhague, Thomas Eisler

Au cours des élections nationales du 13 novembre dernier, l'Alliance Rouge-Verte (ARV) s'est battue afin de maintenir une représentation parlementaire. Avec un résultat de 2,17 % des voix, elle dépasse à peine la limite de 2 % qui permet d’obtenir une telle représentation.

Il s’agit là du plus mauvais résultat électoral de l’ARV depuis sont entrée au parlement en 1994. Un résultat qui exprime un net recul en comparaison avec la dernière élection nationale de février de 2005 où l’ARV avait obtenu 3,4 % des voix.

D’après les sondages, l’ARV aurait essentiellement perdu ces votes à cause de la présence, décidée en mai 2007, d’Asmaa Abdol-Hamid comme candidate sur ses listes. Certains anciens électeurs de l’ARV ont clairement pointé cette candidature afin d’expliquer leur choix de ne pas voter à nouveau pour l’ARV. Le congrès de l’ARV de mai dernier avait en effet clairement fait savoir que cette candidate serait élue au parlement si l’ARV parvenait à maintenir ses 6 sièges.

Asmaa Abdol-Hamid est une jeune femme musulmane qui porte un hijab. Sa religion et la façon dont elle l'exprime ont créé le doute – accentué par les mass-média - sur les positions de l’ARV concernant la religion et les droits égaux. L’ARV n'a jamais connu une telle couverture médiatique que dans les six derniers mois mais il n’a systématiquement été question que d'Asmaa ; si elle est vraiment contre la peine de mort et le fondamentalisme religieux, etc. L’ARV n'a pas été capable de récupérer sa crédibilité dans cette offensive médiatique.

La candidature d'Asmaa ne peut toutefois pas être considérée comme la seule cause expliquant le déclin des votes en faveur de l’ARV. Le Parti populaire socialiste (SPP), réformiste de gauche, a en effet été le grand vainqueur des élections. Il a plus que doublé ses scores, passant de 6 % à 13 %, et cela pour deux raisons. Le nouveau président du SPP, Villy Søvndal a été beaucoup plus clair et plus dynamique que l'ex-président Holger K. Nielsen lors des élections de 2005. Mais sa croissance est également une expression de la radicalisation des travailleurs suite aux grandes mobilisations sociales en faveur du bien-être qui ont eu lieu dans la deuxième partie de cette année. En outre, l’ARV n'avait pas de candidat-phare ayant un écho populaire personnel comme cela a été le cas avec la candidature de Pernille Rosenkrantz-Theil en 2005.

La présence d'Abdol-Hamid sur les listes de l’ARV a en fait provoqué une combinaison d’interprétations erronées et négatives. Parmi une partie de la base électorale de l’ARV et certainement dans le grand public, il y a une tendance à identifier sa manière d'être musulmane (par exemple en portant le hijab et en ne serrant pas la main aux hommes) comme étant réactionnaire. Il y avait plusieurs autres candidats musulmans aux élections, y compris le chef de la Nouvelle alliance, Naser Khader, mais aucun d’entre eux n’a été remis en question parce que leur conviction religieuse est moins apparente en public. Puisque, pour certains, le port du hijab est forcément obligatoire et réactionnaire et qu’il est une expression de l'oppression des femmes, une candidate portant un hijab est alors nécessairement vue comme une forme de promotion de l'oppression des femmes!

Le préjugé selon lequel l'Islam est une religion forcément réactionnaire a été fortement mis en avant au Danemark et il exerce une influence certaine sur l’opinion. Mais beaucoup de personnes ont surtout eu un problème avec le fait qu’elle ne serrait pas la main des hommes. Une attitude qui est souvent vue comme étrange, irrespectueuse et contre l'égalité entre les sexes puisque discriminante envers les hommes…

En outre, plusieurs articles de la presse l'ont citée d'une manière qui suggérait qu’elle avait des positions ambiguës sur la peine de mort ou sur d'autres questions sensibles. Elle a pourtant répondu et a expliqué en long et en large qu'elle est contre la peine capitale et également en faveur des droits des gays et des lesbiennes. Cette contradiction artificielle a créé une image d’elle comme étant peu claire et peu fiable.

Certains estiment également que l’ARV devrait être un parti athée. Bien que cela n’à jamais été sa position officielle, cet argument a souvent été avancé au cours des discussions qui ont amené au choix d’une candidate musulmane sur les listes électorales. Abdol-Hamid est pourtant une militante aussi éprouvée et tout aussi politiquement instruite que la plupart des autres candidats.

La situation crée par l’offensive médiatique sur sa personne ont provoqué une discussion interne très vive au sujet de sa candidature. Plusieurs membres connus de l’ARV en sont venus à la conclusion qu'il aurait valu mieux lui donner une position subalterne et moins visible sur les listes, comme cela avait été proposé par une minorité de délégués à la conférence de mai. Une conférence nationale extraordinaire devait même se tenir le 17 novembre pour statuer sur cette question, mais le Premier ministre danois avait entre-temps décidé d’avancer les élections législatives au 13 novembre.

Le fait d’être musulman n'est pas en soi une raison pour être un candidat éligible, cependant cela ne doit pas être non plus un quelconque obstacle ! Les réactions à la candidature d’Asmaa exprime bien plus qu’un problème interne à l’ARV, elles sont  le signe de la division existant dans la classe ouvrière au sujet des minorités ethniques et religieuses. La candidature d'une musulmane croyante se produit dans une situation où, puisque les idées de la classe dominante deviennent les idées dominantes; que ce soit au niveau national et international, « l'ennemi » a changé de visage, ce n’est plus le « communisme » mais bien l'Islam.

En outre, deux autres facteurs sont à souligner en faisant le bilan de la candidature d'Asmaa. Tout d'abord, une partie des électeurs de l’ARV se sont demandé s'il est possible d’être à la fois profondément religieux et socialiste. Et à cette question, l’ARV n'a pas clairement répondu. L'autre point concerne les positions d'Asmaa - celles qu'elle a réellement exprimées réellement et celles qui lui ont été attribuée  - qui ont créée de la confusion.

Le recul électoral de l’ARV et ses causes provoquent naturellement une discussion de fond difficile et il est important de veiller à ce qu’elle ne mène pas à des ruptures. Dans ce débat, notre position est claire ; le fait d’être croyant et pratiquant n'est en soi pas une raison pour éjecter des personnes comme candidates aux élections parlementaires ou pour d'autres postes dans l’ARV. Mais en même temps nous affirmons que les membres qui sont en désaccord avec cette position ont également toute leur place dans l’ARV.

Résultats électoraux en %

Partis                           2007                2005

Parti Libéral                  26,2                 29

Sociaux-Démocrates      25,5                25,8

Parti du Peuple Danois   13,9               13,3

Parti populaire socialiste  13                 6

Conservateurs               10,4               10,3

Parti Social-Libéral         5,1                 9,2

Nouvelle Alliance           2,8                  -

Alliance Rouge-Verte     2,2                  3,4

Chrétiens-Démocrates   0,9                  1,7

Publié dans International « Viewpoint Online magazine » ° 394, novembre 2007, traduction: LCR-Web. Thomas Eisler est membre de la direction nationale de l’Alliance Rouge-Verte et du SAP, section danoise de la IVe Internationale


Etat espagnol: Ve congrès d’Espacio Alternativo

Les 7-9 décembre derniers s’est tenu à Barcelone le Ve congrès confédéral de nos camarades d’Espacio Alternativo (EA) sous le thème « Pour une gauche de combat ». Les membres d’EA ont discuté pendant trois jours de la situation politique et sociale internationale et dans l’Etat espagnol ainsi que des objectifs de l’organisation pour la prochaine période. Dans une excellente ambiance de débats et de camaraderie, une série de thèses politiques ont été adoptées ainsi qu’un document d’organisation, de nouveaux statuts et diverses résolutions thématiques. Une nouvelle Coordination Confédérale a également été élue. Ce congrès à confirmé la consolidation qu’EA a connu au cours de ces trois dernières années. De nombreux/euses délégué/es participaient pour la première fois à un tel congrès confédéral, au côté des membres plus « vétérans ». Plusieurs invités extérieurs d’organisations sociales et politiques étaient également présents ; de Catalogne, de l’Etat espagnol, du Maroc, de France, du Portugal, d’Uruguay et de Colombie. Dans le cadre du congrès s’est également tenue une conférence publique sur « La gauche anticapitaliste en Europe » avec Esther Vivas (Revolta Global-Catalogne), Raul Camargo (Espacio Alternativo), José Falcao (Bloc de Gauche, Portugal) et François Sabado (LCR, France).

De Madrid, Miquel Garcia 

Analyse de la situation politique internationale et dans l’Etat espagnol

La résolution principale adopté à ce congrès analyse la situation politique internationale et dans l’Etat espagnol, en évoquant ses caractéristiques fondamentales. Le document souligne que la globalisation capitaliste dans son ensemble induit une crise de civilisation qui se développe à travers une crise sociale de grande ampleur et une crise écologique qui menace l’existence même de l’humanité. Dans la phase actuelle de la mondialisation capitaliste, les réformes néolibérales se sont intensifiées et une nouvelle offensive impérialiste a été développée, dont l’instrument principal est la guerre globale permanente, mais il se produit également une augmentation des résistances sociales à l’échelle planétaire.

Concernant l’Union européenne, après l’échec de la tentative d’approuver une Constitution, une crise a été ouverte, menant à une impasse dont on tente aujourd’hui de sortir avec l’adoption du Traité de Lisbonne afin de relancer l’Europe néolibérale. Pendant ce temps, la gauche européenne se débat entre la confrontation et l’adaptation au néolibéralisme. Il existe d’une part une gauche qui s’adapte au social-libéralisme et qui abandonne définitivement la moindre idée de transformation de la société et d’autre part une gauche qui rejette le néolibéralisme dans une perspective de changement réel.

La situation actuelle, bien qu’elle offre certaines opportunités, présente d’importantes difficultés pour la gauche anticapitaliste. Il y a en premier lieu un déphasage important entre les résistances sociales, l’ampleur des mouvements sociaux, le potentiel antisistémique offert par le mouvement altermondialiste dans ses premières années, et la croissance organique des organisations politiques et syndicales de gauche. En second lieu, il existe un autre déphasage important entre la combativité exprimée dans les luttes et les résistances sociales et la conscience autour d’un projet de transformation socialiste de la société, ce qui rend problématique la traduction de ces luttes sur le terrain politique.

Bien qu’il ne soit pas possible de délimiter toutes les caractéristiques concrètes que doit avoir la gauche anticapitaliste aujourd’hui en Europe du fait de la diversité des situations nationales et des réalités organisationnelles, un critère central de délimitation est néanmoins possible entre elle et la gauche institutionnelle qui ne vise qu’à perpétuer le système, c’est celui de du rapport avec les « gouvernements progressistes ». Le refus de participer à des gouvernements sociaux-libéraux et l’indépendance politique vis-à-vis de ces derniers apparaissent comme des critères de démarcation sans équivoque. D’autres critères sont également nécessaires ; la démocratie interne, l’orientation envers les luttes et les mouvement sociaux, l’internationalisme, l’écologie, le féminisme, l’antiracisme, la défense des droits nationaux, etc.

Le rôle de la gauche révolutionnaire au sein de ces expériences anticapitalistes unitaires doit être de travailler loyalement afin de garantir leur consolidation, mais à partir de leur identité programmatique et stratégique propre et en mettant en avant et en défendant la nécessité de rompre avec le système capitaliste et ses institutions, sur base d’une perspective socialiste démocratique et autogestionnaire, avec la volonté permanente d’apprendre par le dialogue avec les autres courants et par le contact avec le mouvement réel, avec une mentalité ouverte et constructive.

La consolidation de courants révolutionnaires dans les organisations anticapitalistes de divers type est indispensable afin de leur donner un ancrage clairement à gauche et de prévenir les revirements dans les situations de reflux des luttes et des mouvements sociaux.

Après la victoire du PSOE du 14 mars 2004

Avec la victoire du PSOE aux élections du 14 mars 2004 et la constitution du gouvernement de José Luis Zapatero, une nouvelle situation politique s’est ouverte dans l’Etat espagnol se caractérisant par une série d’éléments fondamentaux;

- Une situation économique expansive, reposant surtout sur les secteurs immobiliers et de la construction, ce qui accéléré les processus de déprédation et de saccage dans l’aménagement du territoire et dans les ressources énergétiques et hydriques. Cependant, dès à présent, une certain ralentissement est à l’œuvre du fait de l’épuisement et de la fragilité de ce modèle de croissance. Ce ralentissement est accentué par les effets, encore peu évalués, des turbulences financières internationales de ces derniers mois.

- Les mouvements sociaux qui avaient maintenu un haut niveau d’activité pendant la dernière étape du gouvernement du PP sont entré dans une période de reflux ou ont disparus.

- C’est  au contraire un puissant mouvement de masses de droite, impulsé par le PP, la droite sociale et médiatique et l’Eglise catholique qui s’est articulé autour des axes suivants : opposition au processus de paix négociée avec l’ETA et la gauche nationaliste basque ; l’idée du caractère intangible de l’Espagne et la défense de l’Etat central contre les autonomies régionales, le refus du moindre pas vers la souveraineté du Pays Basque et de la Catalogne ; la défense de l’enseignement religieux et de l’école privée face à l’école laïque et publique ; le refus de réformes démocratiques profondes qui s’opposent à la conception catholique de la famille, comme la loi sur le mariage des homosexuels. Le PP a mené une opposition très dure, à la limite des positions et des méthodes de l’extrême droite classique.

- Bien que certaines revendications avancées par les mouvements sociaux dans la période précédentes ont été initialement adoptées, face aux mobilisations du PP, le PSOE a tremblé et a cédé de manière répétée, démontrant ainsi qu’il n’avait aucune idéologie alternative à celle de la droite. En termes généraux, la politique économique du PSOE a été très libérale et dans la continuité avec celle du passé, il n’est revenu sur aucune des mesures de privatisation et de marchandisation prises par les gouvernements Aznar.

- Izquierda Unida s’est maintenue tout au long de la législature à la remorque du PSOE, sans développer une politique indépendante de ce parti. La crise en son sein s’est poursuivie, accentuant la dérive électoraliste sans ancrage social et avec des pratiques organisationnelles bureaucratiques.

- Les possibilités offertes par la gauche anticapitalistes sont encore très faibles. Sa faiblesse explique que le processus de mobilisation sociale de l’étape précédente ne s’est pas traduit par une élévation substantielle de la conscience politique des secteurs qui y ont participé. Cependant, nous assistons à une certaine croissance de l’alternative anticapitaliste, bien que d’une manière extrêmement lente.

Les tâches stratégiques d’Espacio Alternativo

La résolution politique adoptée par le congrès souligne que, dans le contexte politique actuel, Espacio Alternativo doit relever trois défis stratégiques;

1. Participer activement aux luttes et aux résistances sociales contre le néolibéralisme

Ce travail se concrétisera dans l’intervention dans les mouvements existants, dans l’ouverture de nouveaux fronts de luttes, dans l’enracinement local, dans les quartiers, les lieux de travail et d’étude. Espacio alternativo cherchera à combiner une orientation unitaire avec la défense de ses propres positions, en formulant des propositions tout en respectant la pluralité et l’indépendance des mouvements sociaux ; en oeuvrant patiemment à la reconstruction du tissu social et dans le développement à partir de la base de l’auto-organisation des travailleurs et de l’ensemble des secteurs sociaux opprimés. Elle cherchera à développer en leur sein les idées et les objectifs de la gauche anticapitaliste, alternative et socialiste.

2. Construire, renforcer et développer Espacio Alternativo

Avec l’objectif de renforcer la crédibilité et l’utilité de son projet, Espacio Alternativo participera aux mouvements sociaux et aux luttes existantes ; réalisera une apparition propre au travers de moyens de communication et renforcera son élaboration programmatique et stratégique.

3. Oeuvrer à la convergence de la gauche anticapitaliste

Il est nécessaire de construire une gauche alternative à la gauche gestionnaire du système, une « gauche de gauche » qui remplisse le vide politique existant aujourd’hui. Cette alternative devrait inclure une vaste gamme de secteurs, d’origines diverses, mais avec un accord minimum autour d’un programme d’action, d’une stratégie et d’une conception organisationnelle partagés.

Dans l’immédiat, les perspectives pour que puisse se cristalliser un processus de convergence significatif entre divers secteurs anticapitalistes sont très incertaines, les conditions nécessaires pour impulser des projets concrets dans ce sens dans l’ensemble de l’Etat n’existant pas. Cependant, ce n’est pas une raison pour qu’Espacio Alternativo adopte une attitude passive sur ce terrain.

Le travail, à ce niveau, reposera sur la défense de la nécessité de créer un pôle anticapitaliste dans l’Etat espagnol avec les critères précédemment exprimés, de mettre en valeur le travail réalisé par les courants de gauche dans les mouvements sociaux et de développer les relation et les discussions politiques avec ces différents courants et organisations de la gauche anticapitaliste.

Sur la situation d’Izquierda Unida (IU) et les tâches d’Espacio Alternativo. Résolution adoptée par le Ve Congrès d’Espacio Alternativo

1. La grave situation que traverse IU depuis plusieurs années n’a fait que s’approfondir ces derniers temps. La dérive vers une formation purement électoraliste, sans ancrage social et avec des pratiques organisationnelles bureaucratiques, où le peu de forces militantes ne fait qu’accumuler les frustrations du fait d’assister en simples spectateurs aux décisions prises par un noyau de direction réduit, est irréversible.

L’orientation prise par dénommée « majorité fédérale » emmenée par Gaspard Llamazares est sans équivoque ;  il s’agit de confirmer la conversion d’IU en un parti électoral professionnel, lâcher du lest idéologique, mettre de côté la direction du PCE (Parti communiste espagnol) et renforcer son profil de « partenaire fiable » pour une éventuelle participation gouvernementale.

La possibilité d’une refondation ou d’une reconstruction d’IU par la défaite de la majorité actuelle et de son remplacement par une nouvelle est quasi-nulle. Non seulement parce que la dégradation démocratique interne est allé trop loin, mais également parce que l’hypothétique nouveau bloc dirigeant serait hégémonisé par la fraction majoritaire du PCE, qui a déjà démontré, dans le passé avec le pacte PSOE-IU signé par Frutos et dans le présent avec le rapprochement avec le PSOE et les méthodes expéditives employées par la fédération andalouse d’Alcaraz, qu’elle n’a aucune crédibilité en tant qu’alternative de gauche.

Les changements dans IU ont été trop importants que pour pouvoir espérer une refondation de gauche de l’intérieur. La réalisation de cette tâche nécessite la convergence entre les secteurs de gauche d’IU et ceux qui sont à l’extérieur de cette organisation et qui font le pari de refonder une autre gauche, indépendante face au social-libéralisme.

2. La situation des courants de gauche au sein d’IU n’est pas non plus très favorable. Au cours de la VIIIe Assemblée fédérale, le courrant représenté par Convocatoria Andalucía, la CUT et Espacio Alternativo est parvenu à un accord afin de former une troisième liste face à celles de Llamazares et de Enrique Santiago/Alcaraz. Cependant, ce possible embryon de pôle des gauches n’a pas eu de continuité. Convocatoria por Andalucía s’est divisée entre ceux qui ont décidé de rejoindre l’un des deux camps dominants et ceux qui veulent maintenir une stratégie d’opposition (…). La CUT se retrouve dans une contradiction politique en maintenant une position critique formelle vis à vis de la direction tout en participant à cette dernière.

3. Les membres d’Espacio Alternativo qui interviennent dans IU ont maintenu une orientation d’opposition de gauche, tentant de parvenir à des accords avec les secteurs et les individus qui se situent à gauche dans l’organisation. Des déclarations publiques communes ont été adoptées sur diverses questions et l’on a tenté de donner corps à cette orientation au travers de réunions spécifiques du pôle anticapitaliste au sein d’IU (…). Malheureusement, malgré le bon travail réalisé, cette orientation ne s’est pas traduite en progrès effectifs qui puissent nous permettre de parler d’un processus de recomposition de l’aile gauche d’IU à l’échelle fédérale. Il reste cependant nécessaire de mener de nouvelles convergences entre les secteurs d’IU qui s’opposent aux rôle d’organisation subalterne au social-libéralisme incarné par la direction actuelle.

4. La résolution politique de notre Ve Congrès souligne que l’une des trois tâches fondamentales pour Espacio Alternativo dans la période politique que nous traversons est le nécessaire travail de convergence de la gauche anticapitaliste et de tous les secteurs à gauche de la gauche gestionnaire.

Il est nécessaire de construire dans l’Etat espagnol une gauche anticapitaliste qui défende les intérêts des classes populaires et qui combatte les réformes néolibérales, appliquées en alternance tant par la droite que par le social-libéralisme. Face au PSOE et à l’orientation d’IU, il faut construire un pôle de référence pour la gauche anticapitaliste, une « gauche de gauche » qui remplisse le vide politique existant aujourd’hui. Le refus de participer à des gouvernement sociaux-libéraux ou de leur donner appui est un des critères de démarcation essentiel d’identité de cette gauche anticapitaliste à construire dans l’Etat espagnol.

Cette alternative devrait inclure une vaste gamme de secteurs, d’origines diverses, mais avec un accord minimum autour d’un programme d’action, d’une stratégie et d’une conception organisationnelle partagés. Autrement dit ; une perspective anticapitaliste, une conception politique de l’organisation basée sur la démocratie interne, une orientation vers les luttes et les mouvements sociaux et une conception non-institutionnelle de l’activité politique, l’écologie, le féminisme, l’anti-racisme, la défense des droits nationaux et le droit à l’autodétermination des nations sans Etat, la lutte contre l’oppression pour cause d’orientation sexuelle, etc.

Pour autant, la stratégie de notre organisation doit s’efforcer de parvenir à cet objectif et d’adapter notre tactique afin de l’atteindre. Bien que certains secteurs ou membres d’IU peuvent faire partie de cette future recomposition anticapitaliste, l’analyse de la situation actuelle de cette organisation politique et de ses courants nous mène à la conclusion que cette composante ne sera pas la principale. La composante essentielle d’une nouvelle force anticapitaliste devra être trouvée dans la jeunesse précarisée, parmi les nouveaux prolétaires – les immigrés - , parmi les activistes des mouvements sociaux, parmi ceux et celles qui résistent et luttent quotidiennement contre système – bien qu’il faut reconnaître que nous partons d’un niveau de faiblesse énorme des mouvements sociaux et des collectifs de la gauche anticapitaliste.

En définitive, et en conclusion de cette analyse, les priorités dans la politique de construction d’Espacio Alternativo n’incluent pas la refondation d’IU. Dans ce sens, EA n’est plus un courant d’IU mais bien une organisation politique de la gauche anticapitaliste qui jouit d’une totale autonomie sur tous les plans. Cependant, un secteur de militants d’EA se maintien au sein d’IU afin de développer une tactique d’opposition de gauche et pour converger avec les secteurs et les personnes qui peuvent constituer des alliés dans la construction d’un pôle de gauche anticapitaliste.

Résolution approuvée par 73% des votes ; 12,5% contre et 14,5% d’abstention.


Angleterre: Scission de Respect

La scission de Respect représente un échec pour la construction d’une alternative de la gauche radicale. Le présent article revient sur la discussion qui se déroule en Grande-Bretagne. Il sera suivi, la semaine prochaine, des contributions de deux protagonistes du débat, Alan Thornett (ISG) et Chris Bambery (SWP).

La création de Respect, dans la foulée du mouvement antiguerre de 2003, constituait une étape prometteuse du rassemblement de la gauche radicale et de construction d’une alternative au New Labour. Cette coalition regroupait des militants syndicaux et associatifs, des militants de la gauche travailliste révoltés par le libéralisme de Tony Blair, des opposants à la guerre en Irak, des musulmans, et des militants révolutionnaires de différentes sensibilités dont, entre autres, le Socialist Workers Party (SWP) – principale organisation de l’extrême gauche britannique – ainsi que nos camarades de l’International Socialist Group (ISG, section britannique de la IVe Internationale). Malgré un système électoral particulièrement injuste (scrutin majoritaire à un tour), Respect réussissait à faire élire un député, George Galloway – ancien député, exclu du Labour Party pour son opposition à la guerre, aux prises de positions parfois controversées –, ainsi que plusieurs dizaines de conseillers municipaux.

Paradoxalement, ces succès viennent de déboucher sur une scission. L’arrière-fond politique du débat – qui s’est envenimé – est constitué par les réponses divergentes données aux interrogations sur la fonction et la nature de Respect. Pour le SWP, Respect devait rester essentiellement une coalition électorale – « un front unique d’un type particulier » – et ne pas chercher à se substituer aux partis politiques existants. Cette conception permettait évidemment d’empêcher tout « empiètement » sur son intervention propre sur tous les fronts de lutte. À l’inverse, les autres composantes de Respect et de nombreux militants non encartés souhaitaient aller plus loin, ne pas limiter l’intervention de Respect aux campagnes électorales mais, au contraire, agir de plus en plus en tant que Respect dans l’ensemble des mobilisations. Et, en conséquence, construire Respect comme une force politique à part entière, pluraliste et dotée d’une structuration démocratique à la base.

Après avoir longtemps « protégé » George Galloway contre les critiques (fondées) qui s’exprimaient dans les rangs de Respect, la direction du SWP a récemment dénoncé avec virulence son caractère « incontrôlable », ainsi que les dérives « communautaristes » et électoralistes qui, selon elle, se faisaient jour dans certaines sections locales de Respect.

George Galloway, pour sa part, a repris à son compte une série de propositions de fonctionnement faites antérieurement par nos camarades de l’ISG. Finalement, la scission s’est matérialisée, le 17 novembre dernier, par la tenue de deux conférences concurrentes. L’une était essentiellement animée par le SWP et quelques alliés. L’autre, regroupant la grande majorité des autres composantes, a décidé le lancement d’un nouveau mouvement, Respect Renewal.

François Duval, publié dans Rouge, 03/01/2008

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