Rassemblement le 27 octobre à Bruxelles contre la répression des militantEs politiques en Russie... Plus que jamais ils/elles ont besoin de notre solidarité !
Par LCR- JAC le Jeudi, 25 Octobre 2012 PDF Imprimer Envoyer

Suites aux élections législatives de décembre 2011 en Russie, ce pays largement dépolitisé a vu naître et se développer un mouvement de contestation du régime sans précédent dans son histoire récente. Les arrestations se succèdent depuis la manifestation qui a fait écho à l’inauguration du 3ème mandat de Vladimir Poutine 

le 6 mai dernier, touchant tout particulièrement des militants de la gauche radicale. Comme l’illustre bien le texte reproduit ci-dessous, la machine répressive est en marche avec son arsenal de méthodes poisseuses. Les autorités ne reculeront devant rien pour étouffer le mouvement dans l’œuf, comme elles ont déjà tenté de le faire avec le procès exemple des Pussy Riot.


Plus que jamais, nos camarades en Russie ont besoin de notre solidarité. À leur demande, la LCR et les JAC appellent toutes les forces progressistes à se réunir le samedi 27 octobre à 16h devant l’ambassade de Russie, 66 Avenue de Fré, 1080 Bruxelles (bus 38, 41, 43 – arrêt Zeecrabbe ou tram 4 et 92 arrêt Heros). Par cette action symbolique nous entendons marquer notre solidarité avec le mouvement de contestation mais aussi exiger la libération immédiate de Konstantin Lebedev, militant du Mouvement socialiste de Russie emprisonné le 17 octobre dernier, l’arrêt de l’action pénale entamée contre Sergueï Oudaltsov et Léonid Razvojaev, activistes du Front de Gauche, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiquesincarcérés dans le cadre de « l’affaire » du 6 mai.

LCR - JAC

http://anticapitalisme.be

http://lcr-lagauche.be


Le gouvernement russe prépare un procès politique massif contre l’opposition. Nous avons besoin de votre solidarité !

RSD (Mouvement socialiste de Russie) *traduit du russe par Matilde Dugaucquier

En Russie, la première moitié du mois d’octobre s’est déroulée sous le signe d’un durcissement de la répression contre l’opposition. Pour le moment, 19 personnes sont accusées dans la dite affaire des « troubles de l’ordre public massifs » du 6 mai ; la plupart se trouve actuellement en prison. Alors que les arrestations arbitraires de participants aux actions du printemps continuent, il est d’ores et déjà évident qu’un procès politique massif contre les leaders de l’opposition se prépare. Le 5 octobre, l’une des principales chaines de télévision russe, NTV, diffusait un film produit dans le style « enquête documentaire », contenant des accusations sans précédent contre l’opposition, notamment contre la figure la plus connue de l’opposition de gauche, Sergueï Oudaltsov. Dans ce film de propagande filmé dans la plus pure tradition Goebbelsienne, on apprend qu’Oudaltsov entretient des liens avec les services secrets étrangers et que la principale activité du Front de Gauche qu’il dirige consiste à manigancer avec les ennemis extérieurs du pays. En guise de preuve, le film reproduit l’enregistrement d’une conversation entre Sergueï Oudaltsov, l’activiste du Front de Gauche Léonid Razvojaev, le membre du Mouvement Socialiste de Russie (RSD) Konstantin Lebedev et l’un des plus proches conseillers du président géorgien, Guivi Targamadzé. La conversation évoque notamment un transfert d’argent de la part de la Géorgie, dans le but de « déstabiliser » la Russie. Bien que les visages soient à peine visibles sur l’enregistrement et que le son ait été monté et posé sur la vidéo séparément, à peine deux jours plus tard celle-ci servait de prétexte à l’introduction d’une action pénale auprès du Comité d’enquête du Parquet de la Fédération – l’organe qui tient aujourd’hui le rôle principal dans l’organisation de la répression.

Le 17 octobre, notre camarade Konstantin Lebedev était arrêté et Sergueï Oudaltsov libéré après son interrogatoire, sous réserve de signer un engagement à ne pas quitter le territoire de Moscou. Le troisième participant à « l’affaire », Léonid Razvojaev, a quant à lui demandé l’asile politique en Ukraine mais a été enlevé dans le centre de Kiev par les collaborateurs des services secrets russes. Il convient de remarquer que le Parquet, bien qu’il ait agit sous couvert d’une conspiration d’espions, a fini par accuser ces trois personnes de « troubles de l’ordre public massifs ». Il s’agit là de lancer un procès potentiellement d’envergure, dans lequel plusieurs cas seront traités ensemble et toute l’activité du mouvement de contestation du régime apparaîtra comme un complot géant.

Il est important de noter également qu’aussi bien les accusés dans l’affaire « d’espionnage » que la majorité des personnes arrêtées pour leur participation aux « troubles de l’ordre public » du 6 mai appartiennent à différentes fractions de la gauche. À la veille de l’application de nouvelles mesures d’austérité en Russie, d’attaques contre les droits des travailleurs et de la réforme des pensions, ce qui effraie le duo Poutine/Medvedev c’est l’éventualité de voir s’unir le mouvement démocratique qui existe déjà avec les éléments de la contestation sociale.

La vague de répression à laquelle nous assistons aujourd’hui est un stress-teste pour le mouvement de contestation : soit nous tiendrons bon, soit nous aurons à traverser une nouvelle période d’apathie et de peur. Face à cette pression policière sans précédent, nous avons besoin de la solidarité de nos camarades d’Europe et du monde entier. Nous demandons la tenue de piquets pour la libération immédiate de Konstantin Lebedev, l’arrêt de l’action pénale contre Sergueï Oudaltsov et Léonid Razvojaev ainsi que la libération des prisonniers politiques ayant participé à la manifestation du 6 mai à Moscou.

  

Pour plus d’infos :

Les événements évoluent très vite en Russie. Un nouveau « procès de Moscou » se prépare

L’affaire des « troubles de l’ordre public massifs », dans le cadre de laquelle notre camarade Constantin Lebedev a été arrêté et l’un des leaders de l’opposition, Sergueï Oudaltsov, interrogé en qualité de suspect la semaine passée, prend une tournante pressante et tragique. Le 19 octobre, l’un des suspects, le militant du Front de Gauche Léonid Razvojaev, a voulu demander le statut de réfugié auprès de la représentation de l’ONU en Ukraine. À peine était-il sorti de l’immeuble que deux inconnus l’ont violemment poussé dans une voiture et lui ont fait passer illégalement la frontière, pour le ramener sur le territoire de la Fédération de Russie. Là, dans un lieu inconnu, il a été soumis à la torture et à des menaces – notamment à l’encontre de sa famille. On l’a en outre obligé à signer une « confession volontaire » ainsi qu’une déposition dans laquelle il reconnaissait les faits. Dans cette déposition, Razvojaev reconnait avoir des liens avec les services secrets étrangers et être en train de préparer un soulèvement armé, auquel Constantin Lebedev et Sergueï Ooudaltsov seraient également partie prenante.

Ensuite Razvojaev a été amené à Moscou et envoyé en prison en tant qu’accusé. Lors d’une rencontre avec des militants défenseurs des droits de l’homme, Razvojaev a déclaré qu’il revenait sur ses déclarations obtenues par la force. Il est très probable que Sergueï Oudaltsov soit officiellement accusé très prochainement, après quoi il se fera certainement arrêter. Sa femme et ses enfants ont déjà quitté le territoire de la Russie.

Face à ces répressions sans précédent nous vous demandons de mener des actions contre les persécutions politiques en Russie !

RSD (Mouvement socialiste de Russie)

A consulter également sur http://www.europe-solidaire.org

Voir ci-dessus