Vottem, camp de la honte : 12 ans déjà ! Nous ne l’acceptons toujours pas ! Photos
Par Denis Horman le Jeudi, 07 Avril 2011 PDF Imprimer Envoyer

12 ans déjà que le centre fermé pour étrangers de Vottem (Liège) enferme des Sans Papiers, avant de les expulser et les renvoyer vers les dictatures, les guerres, la misère qu’ils avaient fuies.


« 12 ans de déni des droits de l’Homme », allait souligner d’emblée France Arets, porte-parole du CRACPE (Collectif de résistance aux centres pour étrangers), animatrice du comité de soutien aux sans-papiers et militante de la LCR, prenant la parole, avant la marche vers le centre fermé de Vottem. Dimanche dernier, 3 avril, ce sont plusieurs centaines de manifestant(e)s qui ont marché vers ce camp de la honte, qui emprisonne actuellement quelque 130 personnes qui n’ont commis aucun délit.

Depuis l’installation, en 1999, de ce centre fermé, 13000  sans papiers  y ont subi l’enfermement, avant l’expulsion violente pour la moitié d’entre eux. Et, chaque année, le CRACPE appelle à manifester contre ce camp de la honte.

Cette année, comme devait le souligner également France Arets, la manifestation allait se situer dans un contexte particulier. « L’accord gouvernemental, mis en œuvre en juillet 2009, s’il a organisé une régularisation partielle, prévoyait également l’expulsion  de ceux et celles qui ne seraient pas régularisé(e)s. Aujourd’hui, le secrétaire d’Etat à la politique d’asile et d’immigration et le gouvernement en affaires courantes mettent en œuvre cette politique par une augmentation des arrestations et des expulsions ». 

Cette politique restrictive entraîne la clandestinité, avec une main d’œuvre surexploitée dont profitent des secteurs importants de notre économie, dans l’agriculture, la construction, l’Horeca, le nettoyage… « C’est pourquoi, signale encore France Arets, nous continuons à revendiquer et exiger la mise en place d’une commission de régularisation des sans-papiers, indépendante et permanente ».

À l’assaut des portes grillagées de la sinistre prison !

Derrière la banderole du CRACPE, beaucoup de jeunes, des membres du comité de soutien aux sans-papiers, des groupes et militant(e)s de la gauche radicale, dont la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) et les JAC (Jeunes anticapitalistes), des Ecolo, des syndicalistes, des citoyens…, reprenant, en slogans imagés et variés, les mots d’ordre de la manifestation : solidarité avec les sans papiers ; non aux expulsions ; des papiers pour tous ; 12 déjà, je ne l’accepte toujours pas…Et votre prison, on la détruira ; les salarié-e-s viré-e-s- les immigré-e-s traqué-e-s- ca ne peut plus durer, ça va péter !

Devant les murs et les grillages du centre fermé, l’ambiance est montée de plusieurs crans, la colère également devant l’enfermement  de personnes qui ne demandent qu’une chose : vivre dignement.

Une cinquantaine de jeunes allaient escalader le mur d’enceinte, forcer et faire céder deux portes grillagées de 5 mètres de haut et  exprimer leur solidarité avec les détenus.

Une solidarité interrompue brutalement par un groupe de policiers dépêchés sur les lieux, embarquant sans ménagement ces manifestant(e)s, dans le bruit assourdissant d’un hélicoptère tournoyant au-dessus de ce sinistre camp.   











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