SETCa-BHV : une nouvelle purge bureaucratique au sein de l'appareil syndical
Par LCR le Mercredi, 08 Septembre 2010 PDF Imprimer Envoyer

Vendredi 3 septembre, la direction nationale du SETCa (Syndicat des Employés, Techniciens et Cadres, affilié à la FGTB) a licencié pour faute grave l'ensemble des secrétaires syndicaux du secteur Industrie du SETCA Bruxelles-Hal-Vilvorde, à savoir: Eric Van der Smissen, Bernadette Mussche, Hendrik Vermeersch, Martin Willems et Ria Cerulis. Ces licenciements pour faute grave, dont le motif semble être un désaccord sur la rénovation des locaux du SETCa-BHV (Place Rouppe), ont été précédés d'une mise sous tutelle du SETCA-BHV par le SETCa National, dont les principaux responsables sont Erwin De Deyn, Myriam Delmée et Jean-Michel Cappoen. Sur le site Internet du SETCa, le secteur industrie de la régionale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, qui compte 14.000 affilié/es, a pour le moment tout simplement disparu. Un dispositif de quarantaine a également été mis en place par le SETCa national pour que les cinq secrétaires licenciés ne puissent pas entrer en contact avec le personnel du SETCa et de la FGTB. 

Les cinq secrétaires régionaux exclus comme des malpropres sont des responsables syndicaux expérimentés et de qualité. Eric Van der Smissen a notamment joué un rôle central dans l'occupation de Michelin, lors de la  fermeture de l'usine de Leeuw-St-Pierre. Hendrik Vermeersch est un des initiateurs de l'appel La Solidarité d'abord!, en faveur de l'unité entre tous les travailleurs/euses du pays. Martin Willems a récemment brillamment défendu les délégués de FIAT-IAC arbitrairement et illégalement licenciés. 

La LCR tient à protester contre cette purge bureaucratique qui décapite le secteur Industrie du SETCa-BHV. Elle se produit huit ans après l'élimination arbitraire, bureaucratique et illégale par le SETCa national d'Albert Faust, secrétaire général du SETCa-BHV et président de la FGTB de Bruxelles à l'époque.

La LCR proteste avant tout parce que les cinq secrétaires licenciés ont été élus par les militants syndicaux de leur régionale. S'il s'avère nécessaire de leur retirer leurs responsabilités syndicales, c'est aux militants du SETCa-BHV de se prononcer après avoir reçu toutes les informations nécessaires. Il n'appartient pas à la direction nationale d'une centrale de démettre des responsables régionaux élus par leur base.

Ensuite, parce que les cinq licenciés étaient employés par le SETCa-BHV et ne peuvent donc pas valablement être licenciés par le SETCa national qui est juridiquement un autre employeur. Un ou une  délégué/e syndical de Carrefour ne peut pas être licencié/e par Colruyt.

Enfin, parce qu'un licenciement pour faute grave a de lourdes conséquences sociales : pas de préavis ni d'indemnité de licenciement, suspension du droit aux allocations de chômage. Sur le plan légal, il ne peut être invoqué que pour des motifs graves avérés (vol, coups,…), et donc certainement pas à propos de désaccords sur la rénovation de locaux.

En pratique, le licenciement pour faute grave est souvent détourné par des patrons peu scrupuleux qui veulent se débarrasser de délégués syndicaux combatifs. Il est toutefois rarissime qu'un patron licencie d'un seul coup l'ensemble des délégués pour motif grave. C'est pourtant ce que vient de faire la direction nationale du SETCa!

En agissant de la sorte, les De Deyn, Delmée, Cappoen et consorts salissent l'image de la FGTB. Un syndicat se doit avant tout de respecter la législation du travail à l'égard de ses propres employés. Quel syndicat pourra-t-il, demain, défendre valablement des travailleurs arbitrairement licenciés, s'il foule lui-même aux pieds le droit du travail?

La LCR défend les principes d'un syndicalisme à la fois combatif et démocratique. Au-delà des divergences de vue sur des questions syndicales pouvant éventuellement exister avec les cinq secrétaires licenciés arbitrairement, la LCR estime que les intéressé/es doivent être réintégré/es et que les militants de base du secteur Industrie du SETCa-BHV doivent avoir le droit de se prononcer par un vote démocratique sur le maintien ou non de leurs responsables.

Céline Caudron, porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire

Mardi 07 septembre 2010

 

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