Pour une Europe 100% féministe
Par Tract de campagne de la LCR le Vendredi, 06 Mars 2009 PDF Imprimer Envoyer

Sous la pression des mouvements de femmes, l’Union européenne (UE) a adopté dès les années 1970 des orientations favorables à l’égalité entre hommes et femmes en matière d’emploi et de droit social. Mais, puisqu’elles ne remettent pas en cause les politiques rétrogrades des Etats et qu’elles n’imposent pas de mesures volontaristes et contraignantes, ces orientations aboutissent à des résultats concrets plus que décevants. L’Europe que l’on nous impose reste ainsi à l’image de ceux qui l’ont conçue: un projet par et pour des hommes blancs de plus de 40 ans en costume gris et en bonne santé.

La plupart des pays européens entretiennent l’idée que c’est aux femmes à se débrouiller pour combiner les tâches familiales et domestiques avec leur vie sociale et professionnelle. En prônant le démantèlement des services publics et la privatisation de la protection sociale, l'UE promeut de facto le transfert des responsabilités des Etats et des collectivités vers l'espace domestique où les femmes restent en première ligne. Elles sont au four et au moulin constamment.

Les emplois mal payés et à temps partiel, encouragés par les politiques de l'emploi de l'UE, particulièrement la « stratégie de Lisbonne », restent l’apanage quasi-exclusif des femmes. Pour chaque heure prestée, elles gagnent en moyenne entre 15% et 25% de moins que les hommes dans l'UE. La précarité, les bas salaires, les retraites minimes ou inexistantes continuent à toucher encore plus les femmes que les hommes, même si ceux-ci sont également concernés puisque ce que les gouvernements appellent « politique d’égalité » est en réalité un nivellement par le bas. Et la crise du capitalisme ne fait qu’aggraver cette situation.

L’Eglise catholique, les courants religieux intégristes et la droite réactionnaire reprennent l'offensive pour mettre en cause les droits sexuels et reproductifs des femmes, bafouant leur droit fondamental à disposer de leur corps. Plusieurs Etats membres de l'UE interdisent, limitent, ou veulent limiter fortement le droit à l’avortement tandis que, partout ailleurs, ce droit n’est toujours pas garanti intégralement.

Le Conseil de l’Europe estime que 45% des femmes sont victimes de violences au cours de leur vie, et une sur cinq d’agression sexuelle. D’autres statistiques sont encore plus alarmantes. Pourtant, la lutte contre les violences de genre ne fait pas partie des priorités de l’UE. Les campagnes de désinformation du lobby masculiniste n’aident pas à une prise en charge sérieuse de ce problème de société par les pouvoirs publics.

Les politiques migratoires restrictives et répressives de l'Europe-forteresse condamnent des milliers de femmes à la clandestinité et à la précarité, porte ouverte aux réseaux de traite et de prostitution. Les femmes (d’origines) non-européennes subissent le patriarcat mêlé au racisme. Elles sont en première ligne des attaques racistes qui, parfois même en instrumentalisant certaines revendications féministes légitimes, les stigmatisent et les discriminent encore plus.

Le capitalisme utilise le patriarcat pour diviser les travailleurs et les travailleuses, pour imposer toujours plus de flexibilité, pour faire pression sur les salaires, pour démanteler la sécurité sociale et les services publics. L’égalité ne peut pas être atteinte dans le système capitaliste ni dans aucun système patriarcal. La rupture avec le capitalisme et cette UE non démocratique est nécessaire mais ne suffit pas. Il s’agit de mener, toutes et tous, dès aujourd’hui, un combat quotidien et simultané contre le patriarcat, contre le capitalisme et contre toutes les formes de discrimination et d’oppression.

Pour l’émancipation des femmes dans toute l'Europe:

> Mise en place sur tout le territoire et pour touTEs les habitant/es de services publics et gratuits pour l’accueil des enfants, pour l’hébergement et les soins aux personnes âgées et pour les travaux domestiques

> Droit à un emploi à durée indéterminée, à temps plein et correctement rémunéré ; calcul des salaires basé sur la fonction et interdiction des négociations individuelles de contrat pour une égalité salariale réelle ; mixité de toutes les fonctions dans tous les secteurs ; lourdes sanctions financières aux entreprises en infraction ; réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire ; individualisation des droits ; revalorisation des pensions des femmes ; reconnaissance des métiers pénibles, pas uniquement « lourds »

> Droit et accès à la contraception et à l’avortement libres et gratuits; augmentation des moyens et extension des centres de santé et de planning familial qui pratiquent les IVG, promeuvent et défendent les droits sexuels et reproductifs

> Reconnaissance et interdiction de toutes les violences sexistes ; mise en place de services publics de lutte contre ces violences ; augmentation des moyens et extension des structures d'accueil, de protection d’urgence, d’hébergement et d'auto-défense pour les femmes ; formation des intervenant/es sociaux/ales ; larges campagnes d’éducation sexuelle et affective ; abolition de la prostitution par la pénalisation des proxénètes et des clients ; aucune répression des prostitué/es

> Liberté de circulation et d’établissement pour les migrant/es ; régularisation de toutes les personnes sans papiers ; droit systématique à l’asile politique aux victimes de violences de genre ; droit à l’autodétermination des femmes d’origine étrangère et des habitantes des territoires (néo)colonisés

> Pour un puissant mouvement des femmes en Europe, autonome, large et unitaire, féministe, antiraciste, internationaliste, transversal aux autres mouvements sociaux et solidaire des luttes d’émancipation des femmes partout dans le monde


Alors que la population de l’UE est féminine à 51,2%, le parlement européen ne compte que 30% de femmes. La loi belge est l’une des rares en Europe à imposer la parité absolue sur les listes électorales. Mais elle exige aussi que les deux premiers candidats soient de sexe différent et interdit donc de présenter deux premières candidates féminines… comme nous tenions pourtant à le faire pour notre liste LCR-PSL.

> Pour être réellement favorable à une féminisation des parlements, les lois électorales doivent plutôt encourager la présence de femmes sur les listes et en place éligible, en interdisant simplement les listes qui présentent deux premiers candidats masculins et celles qui comptent une majorité de candidats hommes.


Contribuez à notre fonds de campagne électorale: objectif: 10.000 euros!

Une campagne électorale, cela coûte cher. Nous n'avons ni dotation publique, ni accès facile aux médias... ni des moyens mirobolants. Il nous faut imprimer des milliers de tracts, d'affiches, de brochures, organiser des activités publiques, des meetings, pour pouvoir toucher le plus grand nombre. Pour ce faire, nous voulons récolter 10.000 euros de soutien au cours de notre campagne. Tout don, même modeste est donc le bienvenu!

Versez votre contribution avec la mention: «soutien campagne Europe» sur le compte:

«LCR Europe» n°: 363-0482160-13


FORMULAIRE DE PARRAINAGE POUR LA LISTE LCR-PSL

Comment remplir ce formulaire?

 

Voir ci-dessus