Fortis, Dexia; leur système tombe en faillite, enterrons-le!
Par LCR le Jeudi, 02 Octobre 2008 PDF Imprimer Envoyer

Après le rejet du plan Paulson aux Etats-Unis, la spirale de la crise financière commence à frapper le système bancaire européen. Et la Belgique est en première ligne avec les cas de Fortis et Dexia! Le gouvernement Leterme s'est empressé de voler au secours des banques en injectant 7,7 milliards d'euros, un empressement et des moyens soi-disants «irréalistes » lorsqu'il s'agit de répondre à l'urgence sociale, à la perte du pouvoir d'achat, à la montée des inégalités et de la misère.

Les banques, les compagnies d’assurances, les sociétés de crédit, les fonds de pension ou d’investissement, le patronat dans son ensemble sont les véritables responsables de la crise actuelle.

Ne nous laissons pas abuser par les discours lénifiants sur le « bon » capitalisme victime de méchants financiers. Il ne s'agit pas d'une crise « à la marge » mais bien d'une crise au coeur même du système et de sa logique du profit. Moraliser le capitalisme est un leurre qui n'a aucun sens. Il faut bien au contraire le renverser.

Après plus de 25 ans de politiques néolibérales de déréglementation, tous les gouvernements sont aujourd'hui inquiets pour l’avenir du système et parlent désormais du besoin de "nouvelles régulations", d’une intervention accrue de l’Etat dans l’économie. Mais quel que soit le degré de sincérité de ces déclarations, ils sont d’accord sur un but: faire payer la crise, leur crise, aux classes populaires. A nous de ne pas l’accepter et de reprendre aux financiers, aux patrons et aux actionnaires tout ce qu’ils nous ont volé.

Pour la LCR, il est hors de question d’accepter la recette traditionnelle des capitalistes, à savoir la nationalisation des pertes aujourd’hui et la privatisation des bénéfices demain. Il faut des mesures qui s’attaquent à la racine de la crise:

- La levée du secret bancaire et le contrôle public des transferts internationaux des capitaux sont indispensables pour faire toute la lumière sur les mouvements spéculatifs.

- Il faut mettre en place un service public bancaire unique; toutes les banques et les établissements de crédit doivent être nationalisés, sans indemnité et sans vente ultérieur des actifs, sous le contrôle des salariés du secteur et de la population. Un service public décentralisé et mutualisé qui aurait pour objectif de drainer l’épargne et de mobiliser le crédit pour satisfaire les besoins sociaux et environnementaux démocratiquement décidés par la collectivité.

- Malgré la crise et leurs responsabilités directe, les PDG continuent à être grassement payés, à travers leurs rémunérations, leurs stocks-options, leurs parachutes dorés. Les patrons de Dexia et Fortis quittent leurs fonctions en empochant 8 millions d'euros pour leur incompétence! Il faut au contraire supprimer ces privilèges et instruire leur procès public.

- Ces rémunérations sont d'autant plus obscènes à l’heure où tant de salariés et de familles voient fondre leur pouvoir d'achat. Il est urgent d’augmenter tous les revenus de 150 euros net et de fixer à 1500 euros net le salaire minimum et les minimas sociaux.

Le chômage va faire un bond en avant spectaculaire; les licenciements boursiers, les délocalisations pour augmenter les dividendes versés aux actionnaires s'accélèrent: 425 suppressions d'emplois à UCB; 71 emplois à Johnson Controls à Geel; 93 à Lanxess Rubber à Anvers; 167 à Agfa-Gevaerts à Morstel ; 281 chez Bekaert Textile à Waregem ; 71 emplois supprimés à Picanol Ypres; 100 chez Ford, 400 emplois intérimaires à Volvo-Gand...

La hausse du chômage qui résultera de ces diminutions d’effectifs a même été anticipée par le gouvernement qui annonce la dégressivité des allocations de chômage et leur limitation dans le temps. « Il faut inciter les gens à sortir du chômage dès que possible par la dégressivité des allocations » dit Leterme. Il serait plus logique d'inciter les patrons à ne pas licencier! Il faut interdire les licenciements et pour cela utiliser l’arme du remboursement des subventions publiques et des réductions des charges patronales que ces entreprises ont empoché pendant des années.

Dans ce contexte, il faut que la journée nationale d'actions FGTB-CSC soit un immense succès. Et faire en sorte qu'elle ne reste pas sans lendemain, qu'elle serve au contraire de point de départ pour un véritable mouvement d'ensemble, en front commun interprofessionnel, vers une grève générale de 24 heures dans tout le pays, dans tous les secteurs, privés et publics.

Seul un tel mouvement d'ensemble fera comprendre aux capitalistes et au gouvernement que ce n'est pas aux travailleurs à payer une crise dont ils ne sont pas responsables. Seule une telle mobilisation d'ensemble peut leur imposer une augmentation généralisée des salaires et des allocations sociales, une redistribution radicale des richesses, une réduction du temps de travail avec embauches compensatoires. Aux capitalistes de payer leur crise!

Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), section belge de la IVe Internationale

Le 1er octobre 2008

Voir ci-dessus