Vive Fabiola !
Par Daniel Tanuro le Vendredi, 11 Janvier 2013 PDF Imprimer Envoyer

Vive Fabiola car, en organisant le sauvetage de sa cassette royale pleine de millions d’Euros, la veuve de Baudouin fait plus contre la Monarchie que tous les articles, tous les tracts, tous les livres, tous les Julien Lahaut et tous les films qu’on puisse imaginer.

Vive Fabiola car cet Harpagon montre l’hypocrisie d’une famille royale qui trouve « paradoxal que près de 15 % de la population risque de tomber dans la pauvreté dans un pays aussi prospère que le nôtre» pendant qu’un de ses membres monte une usine à gaz afin que sa riche descendance ne paie pas de droits de succession sur l’argent reçu de la collectivité.

Vive Fabiola car son hold-up révèle ce que tous les parasites de la classe dominante font dans la coulisse pendant que leur Roi lance à la télévision de grands appels solennels au «nécessaire redressement budgétaire », et à « la compétitivité des entreprises » par « la réduction des charges et la modération salariale » indispensables au sauvetage de l’Euro.

Vive Fabiola car il fallait une grenouille de bénitier sortie des cercles franquistes de l’Opus Dei pour oser mettre en pleine lumière les liens des Saxe-Cobourg avec les courants les plus réactionnaires de l’Eglise catholique - comme feu son mari l’avait fait en refusant de signer la loi sur la dépénalisation de l’avortement.

Vive Fabiola car, en réservant ses millions à ceux de ses neveux et nièces « issus d’un premier mariage catholique » - et pas aux autres - elle éclaire la perversion des professeurs de vertu intégristes qui divisent leur descendance en punissant certains de leurs propres enfants pour les soi-disant « péchés » de leurs parents.

Vive Fabiola car son geste jette une lumière crue sur l’impasse stratégique du social-libéralisme qui fait le jeu de la droite et qui, paniqué par la montée de la NVA, et dans l’espoir de sauver sa participation au pouvoir, laisse Albert II jouer un rôle ouvertement politique - comme lors de la fête nationale de 2011, quand le Roi a appelé la population à se dresser contre les partis.

Vive Fabiola car elle incarne à sa manière la tendance croissance des rentiers de partout à s’installer pour ainsi dire dans la crise du capitalisme en instaurant un genre de néoféodalisme arrogant - comme si leurs comptes en banques dans les paradis fiscaux leur donnait le droit divin de prélever une dîme sur les fruits de la terre et sur les produits du travail des autres.

Les royales combines de Madame Fabiola Fernanda María de las Victorias Antonia Adelaida de Mora y Aragón devraient inciter les syndicalistes à prendre du recul dans l’analyse de la situation. Il n’y aura pas de salut pour le monde du travail en s’accrochant à un PS qui s’accroche comme à une planche de salut à une institution d’Ancien Régime qui s’accroche elle-même à son trône et à sa sinécure. A bon entendeur !


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