Bilan et revendications de la manifestation du secteur Non-Marchand du 9 juin
Par Jean-Marie Piersotte, Collectif le Vendredi, 17 Juin 2011 PDF Imprimer Envoyer

Lorsque l'on parle de refinancement dans le non Marchand, cela présuppose que les deniers publics y contribuent pour 100%. En d'autres termes ce seront les contribuable,soit le peuple qui subviendra une fois de plus à satisfaire toutes les revendications du secteur. Et pourtant pas mal de sangsues en professions libérales ou de très grosses entreprises vivent de notre sécurité Sociale et de nos impôts.

Paradoxe s'il en est, les chantres du libéralisme économique vivent de la SOLIDARITÉ de l'ensemble des travailleurs de ce Pays. Les multinationales  générant les produits pharmaceutiques et leurs dérivés accumulent des milliards et des milliards d'€ en étant considérées comme celles qui rapportent le plus aux actionnaires.

Il en est de même pour les multinationales de l'ingénierie Médicale (Scanner, constructions Hospitalières,de crèches de homes pour personnes âgées....)

Lorsque j'étais aux affaires du non marchand,les statistiques de l'ONSS établissaient que 52°/° du budget et des dépenses de l'INAMI (Assurances Maladie)étaient dûs aux honoraires médicaux.

Avec le reste, il fallait TOUT FAIRE FONCTIONNER (payer les malades,faire fonctionner les hôpitaux etc...etc...).

Bref de l'argent, il y en a ,alors pourquoi vouloir que ce soient les travailleurs qui,pour la Xième fois qui aillent dans leurs poches.

Il faut oser pointer les vraies responsabilités, là où elles sont. Il y a des secteurs entiers dans le médical qui sont sources de plantureux profits,ce sont des planches à faire tourner des billets de banques;ce sont littéralement des vaches à lait.

Que d'examens en tout genre, inutiles, n'effectue-t-on pas pour faire rentrer de l'argent dans la poche de quelques-uns.?

Il y a de moins en mois d'infirmières au chevet des malades et plus particulièrement dans les hôpitaux.Elles fuient de très mauvaises conditions de travail.

En 1983 une enquête réalisée par mon Organisation Syndicales révélait que c'est bien le cordonnier qui était le plus mal chaussé.

Après un an d'études, nous avions cerné pas moins de 176 revendications qualitatives  susceptibles,si elles étaient rencontrées de rendre au secteur son humanité tant pour le personnel que pour les patients.

A part certaines revendications financières, le programme reste encore d'actualité. Les temps changent dit-on,mais le système demeure,celui qui a fait de la médecine un marché juteux dans lequel le bien être de l'être humain n'est plus qu'un prétexte,un camouflage,pour accumuler des richesses une fois de plus sur le dos déjà si gros des travailleurs.

Il faut récupérer notre outil de solidarité, à savoir la sécurité sociale !

Jean-Marie Piersotte


Manifestation de Non-marchand du 9 juin 2011 : De la «Colère blanche» à un carnaval ? Plus jamais avec nous!

Après la manifestation du non-marchand du jeudi 9 juin, des signataires de l’«Appel à la résistance sociale» se sont rencontrés dans les bâtiments du Parc du Cinquantenaire pour discuter entre eux. Les militants de la FGTB/Setca, LBC et CNE ont échangé des idées sur l'effet de l'appel, la manifestation du 9 juin et quelles perspectives donner à l’appel.

L’accent a été mis sur fond de l'appel (3 points) à la lumière de la manifestation de la matinée.

Tout le monde autour de la table a été entièrement d'accord sur le fait que ça tourne mal avec les manifestations de la «Colère blanche». En outre, il y avait un bilan totalement négatif malgré la forte participation, parce que nous avons constaté qu'il ne reste rien de « colère », mais que les dirigeants syndicaux du secteur sont en train de faire un cortège de carnaval.

Ce n’est qu’une promenade à pied d’un point A à un point B, avec disco-bar en avant — par le passé c’était une fanfare —, sans aucune perspective de poursuivre les actions. Il y a une absence totale d'orientation claire, pas de mots d’ordre, pas de plan d’action et aucune analyse n'est faite. Tant que c'est amusant !

Le 9 juin, on a réussi de ne pas passer par aucun ministère où on pouvait exprimer notre « colère » ! Tout le monde a été sagement reconduit au point d’arrivée où on a senti être sur un terrain du festival que dans une manifestation.

Même une action contre les institutions européennes ou l'une ou l’autre multinationale qui dépouille le secteur n'était pas prévue, bien que Bruxelles est pleine de cibles potentielles pour ce genre d'actions.

On fait une «fête» alors qu’il n’y a rien à fêter ! Le secteur, entièrement financé par la Sécurité sociale, est déplumé de tous les côtés et aucun chat sur le podium pour en parler.

On passe même sous silence le fait que 52% du budget vont aux honoraires des indépendants (par exemple les médecins), que l'industrie pharmaceutique nous dépouille, que le secteur des équipements médicaux génère des profits astronomiques...

On appelle du haut de podium que nous devons « maintenir la chaudière sous pression » mais sur quelle pression et quelle chaudière on n’en dit mot.

De cette façon, les manifestations dans le secteur ne servent que de soupape d’où s’échappe un peu de vapeur.

Avec cela nous ne sommes plus d'accord. Nous devons revenir à une «Colère blanche» parce que beaucoup de militant(e)s, comme nous, ne sont plus d'accord avec la ligne docile actuellement suivie.

Tous les militant(e)s, à quelque niveau que ce soit, doivent exprimer leur mécontentement lors des réunions et plaider  pour une vraie «Colère blanche» avec contenu.

Des signataires de l’Appel à la Résistance Sociale, syndicalistes dans le secteur Non-Marchand

http://www.resistancesociale.be/

Voir ci-dessus