"A gauche toute!": Les Métallos Wallonie/Bruxelles-FGTB appellent à un vote de rupture avec le capitalisme!
Par Nico Cue, MWB-FGTB le Mardi, 08 Juin 2010 PDF Imprimer Envoyer

Dans un éditorial daté du 7 juin, Nico Cué, Secrétaire général de la centrale des Métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB, appelle à un « vote de rupture avec le capitalisme ». Nous reproduisons ci dessous ce texte publié sur le site des MWB-FGTB. (LCR-Web)

Et si les «roulés dans la farine» renversaient le cours des choses ? La MWB appelle à un vote de rupture avec le capitalisme. A gauche toute !

Comme une pierre dans la godasse des «marchés», la démocratie handicape le développement du capitalisme. Michael Moore en fait la démonstration dans son dernier documentaire, «Capitalism : a love story». Il y évoque notamment l'étude discrète d'une grande banque US et les risques que fait peser sur les affaires le principe démocratique «un homme, une voix». Au sein de l'empire de l'inégalité, le danger pourrait donc venir des urnes, si la masse des «roulés dans la farine» envisageait de renverser le cours des choses : celui des actions d'une poignée de décideurs économiques.

Le suffrage universel n'est pas le produit «naturel» d'un libéralisme éclairé. Il est le fruit d'une conquête du mouvement ouvrier !

Chez nous aussi, il est remis en question. Sourdement. Sur le mode de la plaisanterie agacée, comme par jeu... Certains nouveaux médias, des réseaux sociaux comme Facebook, s'en donnent à cœur joie. On y voit se multiplier les pages appelant au boycott des élections. On y découvre même des candidats du 13 juin adhérer à des pages annonçant que, ce jour-là, ils auront mieux à faire que de se rendre aux urnes...

Dès le 14, ceux qui prônent, au nom de la liberté - vous verrez ! -, la suppression de l'obligation de voter monteront en épingle le nombre de ces abstentions. Pourtant, partout où le vote n'est pas un devoir pour les citoyens, ce sont les classes sociales les plus fragiles qui renoncent à faire entendre leur voix et donc... à voir leurs intérêts défendus ! Ce n'est jamais la gauche qui tire les marrons du feu.

Le 13 juin, il faut donc voter !

Nous devrons également rester vigilants dès le lendemain matin. Les tentations de mettre le nouveau Parlement entre parenthèses seront grandes. Parions que les adversaires de la démocratie ne vont pas manquer de plaider pour des «pouvoirs spéciaux» vu les majorités étroites et fragiles, vu les tensions communautaires, vu la crise financière, économique et sociale... La présidence européenne, l'intérêt de la nation ou la défense de l'euro.

Ce serait une autre manière d'affaiblir le suffrage universel, en privant les élus de la responsabilité dont le peuple les aura investis.

Ces dangers doivent éclairer nos choix.

La volonté d'une rupture nette avec les logiques capitalistes a animé les récents congrès de la FGTB. Appeler à voter à gauche, dans ce contexte, vise à doter notre aspiration d'une transformation radicale de la société d'un prolongement politique.

Le capitalisme que nous combattons a fait la démonstration de ses limites et de son incapacité à se transformer. Le système financier n'a tiré, en 2010, à l'occasion de la crise des dettes publiques européennes, aucune leçon de sa crise de l'endettement privé des ménages américains en 2008.

Accompagner socialement dans une politique du «sans nous ce sera pire» un système où les marchés ont le pouvoir, un régime qui produit de l'inégalité, de la misère et de l'exclusion n'est pas - et en tous cas, plus - suffisant.

La MWB en appelle ainsi à un vote de rupture qui permette aux décideurs politiques que nous choisissons de reprendre les rênes de notre avenir.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB.

http://www.metallos.be/

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