Action Palestine à l'éroport de Liège-Bierset: «On ne transporte pas que du parfum et des fleurs pour la St Valentin»! Photos et video
Par Denis Horman le Dimanche, 07 Février 2010 PDF Imprimer Envoyer

Samedi 6 février, à l’appel de l’Association Belgo-Palestinienne, quelque 200 personnes se sont rassemblées dans le zoning de l’aéroport de Liège-Bierset, devant la société israélienne CAL-Lachs (Cargo Air Lines-Liège Air Cargo Handling Services). Cette société est une plaque tournante pour la société israélienne Carmel-Agrexco qui exporte en Europe la majeure partie des produits agricoles et horticoles (oranges, poivrons, tomates, fleurs…) en provenance des colonies, entités construites illégalement sur les terres palestiniennes au mépris du droit international et des Droits de l’Homme.

Elle est également spécialisée dans le commerce de produits dangereux et toxiques, de matériel inflammable et explosif, de substances radioactives, de munitions comme celles au phosphore. Munitions utilisées lors de l’opération militaire israélienne sur Gaza.

De Schiphol à Bierset

Il aura fallu le dramatique accident d’un Boeing commercial 747 de la société israélienne El Al, le 4octobre 1992 dans la banlieue d’Amsterdam, tuant sur le coup 43 personnes et provoquant un immense incendie. Il aura fallu des centaines de plaintes d’habitants de ce quartier pauvre, signalant des pertes de cheveux, des troubles respiratoires et des cancers, suite à cet accident. Il aura fallu une enquête parlementaire aux Pays-Bas, doublée d’une procédure judiciaire, en 1999 seulement, pour s’apercevoir que cet avion transportait autre chose que des fleurs et du parfum. Il s’est en effet avéré que l’avion en provenance des USA transportait notamment dans sa cargaison militaire d’importantes quantités de composés chimiques cyanogènes, permettant la fabrication de gaz sarin. De quoi produire un quart de tonne de ce gaz à usage militaire.

Sans cet accident, tout cela serait resté secret. Le procès, qui a finalement eu lieu, nous apprend que des documents, des enregistrements et la boîte noire ont disparu ou ont été détruits. C’est à la suite de ces révélations graves que les entreprises israéliennes concernées sont venues s’implanter à Bierset.

Bierset : plusieurs milliards de FB d’investissements publics et de subventions aux entreprises ! Une base militaire, mais aussi un important pôle cargo accueillant depuis les années 1990 les vols (et le travail) de nuit ! Les vols commerciaux ont commencé à Bierset en 1996 vers New-York et Tel-Aviv. La société israélienne CAL s’est installée à ce moment-là sur l’aéroport liégeois.

Transparence et contrôle citoyen !

« Nous voulons plus de transparence sur les cargaisons partant ou transitant par Liège- Bierset, à destination et en provenance d’Israël et de ses colonies ». C’est une des revendications de l’appel signé par les comités de soutien au peuple palestinien , la LCR, le PTB, le PC, Attac Liège, le CADTM, le CNAPD, le CRACPE…

En mai 2008, Amnesty International évoquait encore, à l’occasion de la semaine d’action sur les armes légères, les problèmes rencontrés par les douaniers pour contrôler la totalité des conteneurs transitant chaque année dans notre pays, notamment par Bierset.

Dans une carte blanche au Soir (15 janvier 2009), le MIR-IRG et de Vredeactie pointaient Bierset comme plaque tournante du transit d’armes vers et en provenance d’Israël, pays qui viole de nombreux critères du Code de conduite européen.

A une demande de l’Association Belgo-Palestinienne, adressée à Didier Reynders, qui est également responsable des douanes, de pouvoir consulter les relevés et la nature du commerce avec Israël passant ou partant de Bierset, la réponse du Ministre était claire. Il ne pouvait rien dire, car il était tenu au secret.

Appuyant la démarche d l’Association Belgo-Palestinienne, les signataires de l’Appel et les manifestant/e/s veulent exercer leur droit de contrôle citoyen sur les modalités d’application au quotidien des lois belges sur le commerce des armes, des fruits ou des fleurs. Avec la volonté d’obliger les responsables politiques, à la Région wallonne et au Fédéral, à prendre leurs responsabilités, à répondre aux questions légitimes que nous nous posons et à ne pas lâcher prise face aux lobbies et à la raison d’Etat.

L’action continue. Elle demande de la détermination. Car on peut s’étonner et s’inquiéter du fait que ni le Parti socialiste, ni Ecolo, ni les organisations syndicales n’ont daigné souscrire à l’appel et à la pétition lancés par l’Association Belgo-Palestinienne.

« Stop au Business de l’occupation et de la colonisation de la Palestine » !


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