“Mon corps, mon choix, ma liberté!”, Communiqué JAC, LCR, Féminisme Yeah!
Par JAC, LCR, Féminisme Yeah! le Dimanche, 24 Mars 2013 PDF Imprimer Envoyer

“Mon corps, mon choix, ma liberté !”; “Un enfant, quand je veux, si je veux!”, “Des crèches publiques, la pilule gratuite!”…
Nous étions plus ou moins deux cents à manifester ce dimanche 23 mars, malgré la neige, pour le droit à l’avortement et contre l’austérité.
Une manifestation bien combattive, alors que celle des “pro-vie” était un flop, pour reprendre les titres de la presse.

En Belgique, le droit à l’avortement a été conquis il y a à peine une vingtaine d’années : depuis le 3 avril 1990, toute femme enceinte en situation de détresse a le droit de demander une interruption volontaire de grossesse. Mais ce droit est fragile et perpétuellement menacé : la preuve avec le mouvement prétendument « pro-vie » qui défend l’abolition du droit à l’avortement. Prétendument, car il est clair qu’en défendant le droit à l’avortement on ne s’oppose pas à la vie : il s’agit simplement de revendiquer le droit fondamental de chaque femme de disposer de son corps comme elle l’entend, et d’avoir un enfant si elle le souhaite.

Lutter pour le droit à l’avortement implique de refuser les mesures d’austérité qui s’accumulent depuis des années, et ce dans toute l’Europe. En effet, en temps de crise, les femmes sont les premières visées. D’une part, les coupes budgétaires ont un impact sur l’accès à l’avortement, mais aussi sur l’accès à la prévention et à la contraception. D’autre part, lorsqu’on coupe dans les dépenses publiques (crèches, hospices, soins médicaux,…), tout ce travail se retrouve accompli, dans l’ombre et gratuitement, par des femmes. Pour faire accepter cette privatisation des services publics grâce au travail impayé des femmes, une propagande acharnée est nécessaire, qui présente les femmes comme « naturellement » dévouées à leurs familles, à leurs maris et leurs enfants, à leurs travaux ménagers. En interdisant l’avortement, on force des femmes à être mère sans le désirer, et on les remet à la place qui leur a toujours été réservée : au foyer ! Le patriarcat au service du capitalisme justifie la pire exploitation de la femme.  La citation de Flora Tristan reste d’une actualité cruelle :

“L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme; [la femme] est la prolétaire du prolétaire même.”

Ironie du capitalisme : alors qu’il y a quarante ans on se battait contre la maternité forcée, aujourd’hui ce n’est pas seulement le droit à l’avortement qui est menacé, mais aussi le droit d’avoir un enfant ! Les mesures d’austérité et les coupes budgétaires qui les accompagnent ont pour conséquence qu’accoucher et élever son enfant dans de bonnes conditions est devenu un luxe auquel beaucoup de femmes n’ont pas droit ! En Grèce, la pauvreté, la misère et l’insécurité ont déjà provoqué 15% de naissances en moins.

De Bruxelles à Athènes, pour les femmes du monde entier, nous devons nous unir contre le patriarcat et le capitalisme et refuser de payer cette crise qui n’est pas la nôtre ! Luttons pour le droit à l’avortement mais aussi pour l’accès libre et gratuit à la contraception !

Nos revendications 

- Contraception et avortement assisté libres et gratuits. Les moyens d’appliquer la législation (délais, démarches préalables, droit des mineures) doivent être garantis;

- Exclusion totale de l’avortement de tous les codes pénaux. La reconnaissance d’un quelconque “statut de l’embryon” doit être proscrite de toute législation;

- Soutien structurel, en personnel et en moyens, aux centres de santé et de planning familial qui pratiquent les IVG, promeuvent et défendent les droits sexuels et reproductifs;

- Création de centres publics d’information sexuelle et contraceptive dans les écoles, les entreprises, les quartiers les hôpitaux;

- Laïcité, pour une totale indépendance des politiques publiques par rapport aux religions.



Voir ci-dessus