Gaza : il faut stopper l'Etat sioniste, construire la solidarité internationale
Par Rafik Khalfaoui le Samedi, 17 Novembre 2012 PDF Imprimer Envoyer

Depuis une semaine l’armée sioniste lance des raids violents contre les habitants de la bande de Gaza. Ces raids, qui continuent, ont fait une vingtaine de morts, dont des enfants.

Que Netanyahou et son parti le Likoud soient alliés avec le parti raciste d’extrême-droite d’Avigdor Liberman n’a pas empêché François Hollande de lui dérouler le tapis rouge. Aucune réserve, aucun mot sur le sort des Palestiniens et leur situation dramatique.

Mais Hollande n’est pas le seul ami d’Israël en Europe et dans le monde, on le sait et Netanyahyou le confirme. Pour justifier ses attaques contre la bande de Gaza n’a-t-il pas affirmé devant quelque 80 ambassadeurs en poste en Israël qu’il avait reçu le soutien de nombreux de ses homologues étrangers, citant par leur nom François Hollande et Barack Obama ?

Aucun de ces honorables diplomates n’a pipé mot.

L’offensive barbare que subissent les habitants de Gaza intervient au moment où les relations entre l’Union européenne et Israël connaissent un renforcement sans pareil avec notamment l’approbation au mois d’octobre dernier de l’accord ACAA qui facilite l’accès des produits industriels israéliens sur les marchés européens, autrement dit qui fait passer les intérêts des lobbies israéliens et européens avant les droits humains, économiques et sociaux les plus élémentaires des populations de Gaza assiégée et des territoires occupés.

Ces circonstances rappellent furieusement le massacre de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants de Gaza par l’armée israélienne fin 2008 début 2009. Ce crime était Ã©galement intervenu suite à un rapprochement entre Israël et l’Union européenne et avant les élections législatives israéliennes !

Il n’y a rien à attendre de cette Union européenne, ni de ses dirigeants, cette petite élite au service du capital qui parle en son nom. Pourtant l’Union européenne vient de recevoir le prix Nobel de la paix 2012 pour sa contribution « au progrès de la réconciliation, la paix, la démocratie et les droits de l’homme en Europe » ! Sinistre farce quand on sait que plusieurs Etats de l’Union, y compris la Belgique, fournissent et importent des armes de l’Etat sioniste et investissent dans les campagnes guerrières, l’arme nucléaire, etc.

Nous ne pouvons pas comprendre cette offensive israélienne en dehors de son contexte et de l’ordre dans lequel elle a lieu. Baptisée "Colonne de fumée", cette offensive s’inscrit avant tout dans la continuité de la politique sioniste. Loin d’être une exception, elle s’accorde parfaitement avec la politique israélienne envers les Palestiniens d’une part, et d’autre part avec toutes ces années de politique impérialiste américaine au Moyen-Orient et est complémentaire avec les aventures guerrières de l’Occident « civilisé Â» dans le monde arabe. Depuis les guerres du Golfe, aux interventions en Libye, aux menaces d’intervention en Syrie ou de guerre contre l’Iran, les attaques contre les populations civiles sont devenues pour les démocraties occidentales des manÅ“uvres ordinaires « inévitables Â», des dommages collatéraux d'une banalité absolue.

Intervenant par ailleurs dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives israéliennes prévues pour le mois de février 2013, cette campagne est un moyen de restaurer d’une part l’image de l’armée israélienne dont l’efficacité dans la bande de Gaza est fortement critiquée, et d’autre part tenter de réveiller le mythe d’un Etat d’Israël fort et jouissant du soutien des grandes puissances impérialistes au moment où ses adversaires  dans la région se fragilisent sous les coups des révolutions arabes et de l’interventionnisme impérialiste.

Une chose est sûre : l’Etat sioniste vise avant tout la destruction de toute forme de résistance palestinienne et la liquidation de ses éléments et ses structures, et peut-être à moyen terme saboter la candidature palestinienne à l’ONU.

Les Gazaouis comptent certes sur la solidarité internationale qui commence à se manifester, à se sentir, à s’organiser. Des protestations massives ont eu lieu en Tunisie, au Maroc, en Egypte, au Bahrein, en Jordanie, au Liban… et en Israël même pour dénoncer ces agressions. Egalement en Italie, en France, en Allemagne et en Suisse des manifestations de protestation et de solidarité ont eu lie et un millier de personnes ont manifesté hier à Bruxelles.

Les centaines de milliers de manifestants qui sont sortis ces derniers jours dans les rues de toute l’Europe pour crier leur refus de l’ordre capitaliste sont d’ores et déjà dans la même voie avec les Palestiniens pour frapper là où il faut, pour stopper cet Etat criminel. La solidarité internationale avec les Gazouis et les Palestiniens est le mot d’ordre !

Voir ci-dessus