Si nous nous unissons, à travers les frontières, No pasaran!", intervention d'un camarade de la LCR au meeting de l'Initiative contre l'euro et l'UE
Par Marc Lancharro Rodriguez le Jeudi, 08 Novembre 2012 PDF Imprimer Envoyer

Du 30 octobre au 5 novembre, à l'initiative de la LCR et des JAC, six militant-e-s se sont rendu-e-s à Athènes pour rencontrer celles et ceux qui résistent à l'austérité. Leurs impressions et des synthèses des interviews qu'ils y ont réalisées seront disponibles progressivement  sur http://grece-generale.blogspot.be. Nous reproduisons ci-dessous l'intervention de notre camarade Marc Lancharro Rodriguez lors du meeting à Athènes de "l'Initiative pour la sortie de l'euro et de l'UE" auquel nous avait invités quelques jours plus tôt Flora Papadede, syndicaliste du secteur de l'énergie.


Si nous nous unissons, à travers les frontières, No pasaran!


Bonjour camarades,

Je suis de Barcelona, militant de Revolta Global - Izquierda Anticapitalista, la section de la 4e Internationale dans l’Etat Espagnol, qui est aussi l’organisation-soeur de OKDE-Spartakos en Grèce. Depuis un an et demi, j’ai émigré vers la Belgique à cause de la crise et des politiques d’austérité dans le secteur de la santé où je travaille. Je continue à militer avec la LCR-SAP, la section de la 4e en Belgique.

Avec les camarades de la LCR-SAP et des JAC, l’organisation de jeunes en solidarité politique avec nous, nous sommes en Grèce pour rencontrer des militants qui résistent à l’austérité ici et qui se battent contre leur gouvernement et la Troïka.

En Belgique, après les élections municipales d’il y a deux semaines, plus de 15.000 jobs ont été perdus, en une seule semaine. En Belgique aussi, il y a une offensive d’austérité. Mais elle prend d’autres formes de par le système social qui y existe encore pour le moment. Le gouvernement belge a pris le même chemin que le gouvernement allemand pour sabrer en premier lieu dans la sécurité sociale et dans le pouvoir des syndicats, avant de faire la même chose que dans les pays du sud.

Comme vous le savez, la situation dans l’Etat espagnol est plus ou moins similaire à la situation grecque. Nous avions avant un gouvernement "socialiste" qui a commencé à imposer les politiques d’austérité. Depuis les dernières élections, nous avons maintenant un gouvernement de droite, avec une majorité absolue au parlement, qui augmente encore les attaques contre la classe des travailleurs et les droits sociaux. La situation actuelle est la suivante: plus de 25% de la population est sans emploi, plus de 50% parmi la jeunesse, l’âge de départ à la pension est reculé, les salaires sont coupés, les services publics de la santé et de l’éducation sont détruits, les taxes dans les universités augmentent, mais il y a aussi l’interdiction de l’avortement, la persécution des migrants et de nouvelles lois répressives contre les travailleurs et le peuple qui résistent.

Toutes ces politiques ne répondent pas seulement aux besoins des capitalistes européens d’augmenter leurs profits. Elles sont aussi une façon de casser tous les droits conquis par le mouvement ouvrier ces dernières décennies. Ce n’est pas une crise, c’est une guerre de classes !

Dans l’Etat espagnol, nous n’en sommes pas au même niveau de lutte qu’en Grèce. Nous avons seulement fait une grève générale contre le gouvernement du parti socialiste et maintenant, le 14 novembre, nous aurons la première grève générale contre le gouvernement du parti populaire. Mais il y a aussi beaucoup de luttes dans le service public de la santé contre la privatisation. En Belgique, la mobilisation est faible pour l’instant. Mais certains secteurs des syndicats appellent à la grève ou à des actions pour le 14 novembre.

Dans l’Etat espagnol, le mouvement des "Indignados" a remporté un important succès notamment parce que la bureaucratie syndicale n’a mené aucune bataille contre le gouvernement et ne cessait d’hésiter pour savoir si c’était « le moment » de faire quelque chose. Une nouvelle vague de mobilisations et une nouvelle conscience sociale pour résister ont ainsi émergé. Selon moi, c’est un signe très important que les peuples sont prêts à se battre et ne vont attendre aucun syndicat ni aucun parti pour savoir quand arrive le moment optimal pour se battre, défendre nos droits et notre dignité.


Le moment, c’est maintenant!

La pauvreté, c’est maintenant!

Le cannibalisme social, c’est maintenant! 

Nous devons balayer cette Europe capitaliste.

Nous devons construire une autre Europe, basée sur la solidarité et les besoins des populations.

Nous devons reconstruire l’internationalisme des travailleurs pour créer un nouveau système socialiste. 

Dans ce sens, les mobilisations du 14 novembre dans nos différent pays sera très importante.

Pour terminer, je voudrais répéter ce que quelqu’un que nous avons rencontré ici nous a dit ces derniers jours: "la meilleure façon d’apporter une réelle solidarité au peuple grec est de résister dans vos propres pays contre les politiques européennes d’austérité". C’est le chemin que nous empruntons depuis longtemps, mais maintenant avec une énergie et une rage renouvelées!

Résistants de Grèce, nous avons besoin de vous parce que vous êtes notre miroir. Vous devez savoir que tous les résistants d’Europe sont avec vous parce que vous êtes en train de construire le chemin de la solution.

Si nous nous unissons, à travers les frontières, No pasaran!

Marc Lancharro Rodriguez, 04/11/12


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