Menace sur la biodiversité
Par Flore Boudet le Lundi, 01 Octobre 2007 PDF Imprimer Envoyer
Les espèces biologiques vont être touchées par le réchauffement climatique. Bon nombre d'entre elles risquent de disparaître.
Si on compte déjà, dans l'histoire de la Terre, au moins cinq grandes extinctions d'espèces, dont la plus célèbre est celle des dinosaures, on assiste aujourd'hui à un phénomène inédit, tant par son ampleur que par sa vitesse: on prévoit, si rien n'est fait, un taux de disparition des espèces de 100 à 1000 fois supérieur au rythme jugé naturel à l'horizon 2050, tandis que près de la moitié des espèces pourraient disparaître d'ici 2100. Ce qui est en jeu, c'est bien la diversité biologique, c'est-à-dire le résultat d'une evolution biologique et génétique de 3,8 milliards d'années.

L'autre spécificité de cette disparition en cours des espèces, c'est la responsabilité de l'activité humaine et du rapport à la nature de nos sociétés: responsabilité ancienne, remontant à l'invention de l'agriculture, responsabilité récente, liée à l'industrialisation. Entre autres phénomènes, le réchauffement climatique causé par l'homme a pour effet de compromettre de nombreux "systèmes physiques et biologiques", à savoir les conditions de vie de nombreuses espèces animales et végétales, comme l'indique le récent rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).

On peut citer un certain nombre de modifications des écosystèmes sous l'impact des changements climatiques. Ainsi, on assiste à des déplacements d'espèces, comme les poissons, qui parcourent jusqu'à 400 kilomètres pour trouver le plancton qui s'est lui-même déplacé sous l'effet du réchauffement des océans. De tels déplacements d'espèces peuvent avoir des effets ultérieurs, par exemple lorsque des quantités de chenilles remontant vers le nord de l'Europe menacent les forêts ou quand les insectes vecteurs de la malaria apparaissent en Europe méridionale.

Aussi, les régions autour des grands fleuves risquent de se modifier en profondeur: la prévision de hausse de 2°C à 3°C de l'Amazone d'ici (2050 peut transformer 30% à 60% de la forêt amazonienne en savane sèche, avec des conséquences catastrophiques sur la faune, la flore et les 1 populations. De même, en Afrique, les forêts humides du long des fleuves dépendent de la régularité du régime des pluies; si celui-ci est modifié, ces forêts risquent l'assèchement et la multiplication des incendies.

Également en cause, la montée du niveau des mers, quand elle ne menace pas directement l'existence de certaines îles, a des effets sur les zones côtières, notamment les zones humides comme les mangroves qui, en Inde, par exemple, connaissent une salinisation importante, ce qui modifie ces écosystèmes très fragiles.

De leur côté, les glaciers, réserve d'eau douce pour des millions d'habitants, pour les espèces végétales et animales, sont nécessaires à l'agriculture. Leur fonte restreint f usage de cette ressource, car on va de plus en plus assister-à des inondations, puis à une pénurie durable d'eau, dans les régions alimentées par les glaciers de l'Himalaya, ce qui concerne une grande partie de l'Asie, et notamment le fleuve Yang-tse-Kiang, au bord duquel vit le panda.


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