Maroc: Liberté pour les emprisonnés et poursuivis à Khouribga, Missour, Figuig, Oujda, Marrakech et Agadir !
Par UNEM, CER le Mercredi, 07 Juillet 2010 PDF Imprimer Envoyer

Les luttes des étudiants ont été réprimées violemment par le pouvoir marocain, arrêtant et condamnant des dizaines d’étudiants et étudiantes à Fès, Taza, Meknès, Oujda, Tanger, Marrakech et Agadir. L’université et l’école publique marocaine connaît une attaque continue contre le droit à un enseignement libre gratuit. Cette attaque s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’Éducation instauré par l’État en 1999, sous la pression de la Banque Mondiale, et validé par le Parlement du Roi en mars 2000. La mise en place d’un « plan d’urgence » à la rentrée 2009-2010 s’inscrit dans cette logique.

L’objectif est clair : la casse de l’université publique, gratuite et populaire, et la mise en place d’universités sélectives répondant aux besoins du capital, à l’instar de ce qui se passe dans plusieurs pays qui sont sous l’emprise de la Banque Mondiale libérale.

En réponse à cette attaque, le mouvement étudiant dans le cadre de son organisation : l’Union Nationale des étudiants du Maroc (Unem), a entamé des luttes héroïques ces dernières années où les courants de la gauche révolutionnaire ont été à la pointe. Ces luttes ont été réprimées violemment par le pouvoir marocain, arrêtant et condamnant des dizaines d’étudiants et étudiantes à Fès, Taza, Meknès, Oujda, Tanger, Marrakech et Agadir.

L’université d’Agadir 2010 : une dynamique de lutte populaire et démocratique

L’université d’Agadir a connu cette année une lutte continue sous le mot d’ordre : « tous contre le plan d’urgence » en réponse aux conditions de scolarité et d’hébergement des étudiants : absence de moyens de transport, retards de versement des bourses, militarisation de la cité universitaire, absence de restaurant universitaire, baisse des effectifs des enseignants, sureffectif des étudiants, résultats universitaires catastrophiques douteux, mauvaise gestion de l’université… Cette situation a été également critiquée par le syndicat du corps enseignant qui a observé une grève de deux jours en solidarité avec la lutte étudiante.

La lutte étudiante a atteint son pic pendant les mois de février et mars 2010, où toutes les facultés de l’université étaient mobilisées et où l’auto-organisation de la lutte a permis une participation réelle de tous les étudiants dans la décision et l’organisation. Cette lutte a également connu une importante participation féminine. Et grâce à la résistance des étudiants, une partie des revendications a été arrachée, et notamment à la faculté de Droit. Cette dynamique a redonné confiance aux masses étudiantes et une légitimité aux militants et militantes de l’Unem.

En réponse à cette lutte courageuse, la direction de l’université a imposé des dates d’examens début juin, juste après l’arrêt de cours, dans une tentative de faire échouer une grande partie des étudiants. Cette décision unilatérale injuste a donné lieu à une nouvelle lutte étudiante qui a abouti sur la décision de boycotter les examens et une manifestation géante a été organisée, défiant le blocus policier imposé autour de l’université, ce qui a donné lieu à des affrontements avec les forces de répression.

L’université d’Agadir 2010 : la lutte continue malgré la répression, le blocus et les arrestations

Le 7 juin, sous un blocus policier encore plus important, une assemblée générale a été organisée le matin à l’université et la décision de boycott des examens a été confirmée démocratiquement.

Dans l’après-midi, les forces de répression ont investi l’université, à la demande de la direction. Des affrontements ont eu lieu et ont duré jusqu’en début de soirée dans tous les quartiers avoisinant l’université. Les forces de répression ont contraint une petite partie des étudiants à passer les examens, les enfermant dans les salles et amphis, et les insultant et menaçant sous les yeux des enseignants.

Une trentaine d’étudiants ont été arrêtés puis une partie relâchée aux alentours de minuit. Cinq étudiants et étudiantes n’ont pas été libérés : Souad Haouti, Amine Bassir, Hicham Laaribi, Abdelfettah Ait Belkacem, Mohamed Mejdouf.

L’intervention policière sauvage a également donné lieu à plusieurs blessures et notamment une étudiante à la faculté de Lettres, poussée du deuxième étage et qui est dans un état grave.

La répression policière a fait échouer le boycott des examens et les arrestations ont continué, intervenant aux domiciles des étudiants et étudiantes : Kamal Boutbagha, Mohamed Chouiss, Lahcen Benzouin, Mbarek Lkadi, Abdelaziz Ahdib.

Les dix personnes arrêtées ont été présentées le 10 juin devant la justice de classe, avec des inculpations lourdes et infondées : violence contre fonctionnaires, résistance aux représentants de l’ordre avec violence, destruction de biens,…

Les jugements ont été reportés au 21 juin 2010. Cinq personnes sont poursuivies en liberté conditionnelle alors que les cinq autres (Souad et cie) ont été emprisonnés dans le triste bagne d’Inezgane.

Le 14 juin, deux militantes étudiantes ont été également arrêtées au sein de l’université : Saadia Dhayem et Zahira Boulmsitri. Elles seront jugées le 16 juin prochain.

Et la liste des arrestations suite à la lutte étudiante à Agadir risque de s’allonger au vu de la plainte déposée par la direction de l’université.

Maroc, juin 2010 : un mois de plomb de la « nouvelle ère »

Le pouvoir marocain a décidé de réprimer tout mouvement contestaire, et notamment le mouvement étudiant très actif. Ainsi, le 14 juin, deux militants étudiants à l’université de Marrakech (Youness Salmi et Mohamed Larabi) ont été arrêtés avant qu’ils ne soient relâchés provisoirement (liberté provisoire).

Le 12 juin, le militant Abdelilah Alilabt (université de Tanger) a été libéré après cinq mois d’emprisonnement, alors que deux militants étudiants de Marrakech et quatre autres d'Oujda croupissent encore dans les geôles du pouvoir marocain.

Les treize militants phosphatiers à Khouribga (lutte des 850 de la Smesi) ont été condamnés à quatre mois de prison ferme. Cinq chômeurs et syndicalistes ont été arrêtés à Figuig et ils seront jugés le 29 juin prochain. La population de Missour, en lutte pour récupérer les terres injustement perdues, a été violemment réprimée et onze citoyens et citoyennes sont poursuivis.

Pour la convergence des luttes contre l’oppression

Les luttes que connait l’université marocaine, malgré la volonté héroïque des étudiants engagés, se caractérisent par leur cadre local et partiel. Cela est le résultat de la destruction des cadres organisationnels de l’Unem depuis les années 1980 par les forces de répression et par là la fragilité des cultures démocratiques au sein du mouvement étudiant, entre les différentes composantes.

Cette année, le mouvement étudiant a franchi un grand pas en avant pour reconstruire un cadre démocratique et unitaire pour les luttes, et ce à travers la rencontre nationale publique de quatre courants progressistes de l’Unem, le 23 mars 2010, à l’université de Marrakech, l’occasion de discuter de la violence dans l’université, de la répression politique et des perspectives unitaires de la résistance estudiantine.

Cette dynamique positive des composantes de la gauche révolutionnaire marocaine explique en grande partie la répression organisée par le pouvoir contre l’Unem à Agadir, Marrakech et dans d’autres universités marocaines.

La responsabilité des différents courants du mouvement étudiant est de faire face à cette répression sauvage, renforcer les liens et le débat démocratique en son sein, et d'essayer de converger leur lutte avec les luttes ouvrières et populaires sur la base commune de défense des libertés syndicales et politiques et le droit à l’Éducation, le droit à un emploi, le droit à l’organisation.

Cette situation nécessite également une solidarité active de toutes les forces de lutte au Maroc et à l’étranger avec toutes les victimes de la répression politique au Maroc et notamment les détenus du mouvement étudiant à Agadir et Marrakech et ailleurs.

Union Nationale des Etudiants du Maroc (Unem) Courant des étudiants révolutionnaires (IVe Internationale)


 

Liberté pour tous les détenus politiques !

Petition de solidarite avec les étudiant-e-s victimes de la répression au Maroc à Agadir.

Sous l’impulsion de la Banque Mondiale et des institutions capitalistes internationales, le régime du Maroc a entamé un processus de privatisation des universités et d’attaques contre le droit aux études. L’annonce du « Plan d’urgence » au début de l’année universitaire, c’est à dire de l’aggravation brutale de ces attaques, a mis le feu aux poudres. Les syndicalistes de lutte, regroupés notamment au sein de l’UNEM, sont en pointe de la mobilisation contre le « Plan d’urgence ».

Comme dans toutes les luttes étudiantes récentes, le pouvoir a répondu par la violence et par le chantage aux examens, avançant la tenue de ceux-ci dans l’espoir de briser la mobilisation.

A l’Université d’Agadir, les étudiants ont répondu à cette manoeuvre par le boycott des examens. En réponse à cette annonce, le pouvoir a fait investir l’université par les forces de l’ordre, objectif : semer la terreur, brutaliser les grévistes, arrêter les éléments combattifs !

Plusieurs étudiants sont blessés, dont une en état grave. 12 étudiants sont poursuivis,(Saadia Dhayem, Zahira Boulmsitri, Souad Haouti, Amine Bassir, Hicham Laaribi, Abdelfettah Ait Belkacem, Mohamed Mejdouf., Kamal Boutbagha, Mohamed Chouiss, Lahcen Benzouin, Mbarek Lkadi, Abdelaziz Ahdib) et la liste risque de s’allonger. 5 dont une étudiante sont maintenus en détention.

Le bilan « émocratique» de la monarchie marocaine, à la solde du capitalisme, c’est la négation constante des libertés syndicales et politiques, la torture, la répression brutale des mouvements ouvriers et populaires pour la justice et la dignité. Nous, signataires, exigeons leur libération, la levée des poursuites contre les étudiantEs, la satisfaction des revendications légitimes des étudiantEs et des couches populaire au maroc.

NOM/PRENOM :

PROFESSION

ENGAGEMENT ASSOCIATIF/POLITIQUE/SYNDICAL :

PAYS :

Envoyer vos signatures pour signer cet appel à : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Vous pouvez aussi envoyer aussi des fax aux autorités marocaines :

Destinataire :

Premier Ministre : FAX : 00 212 37 768 656

Ministre de l’Intérieur : FAX : 00 212 37 762 056

Ministre de la Justice : FAX : 00 212 37 765 257 (email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )

N’oubliez pas d’envoyer une copie des fax à: Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Voir ci-dessus