Non-Marchand: Un nouveau souffle pour la «Colère blanche»
Par Bert Inwoud le Samedi, 06 Février 2010 PDF Imprimer Envoyer

Le mardi 2 février, dans la salle de l'Ancienne Belgique à Bruxelles, a été donné le signal de départ d'une nouvelle période de négociations dans le secteur non-marchand. Près de 3000 militants de tout le pays et en front commun syndical se sont rassemblés pour présenter leur cahier de revendications pour la nouvelle convention collective de travail pour la période 2010-2015.

Ce cahier a été transmis au Premier ministre flamand Kris Peeters. La concentration du 2 février était fédérale mais a rassemblé de nombreux militants flamands, à commencer par les éducateurs/trices qui déposaient ainsi leurs revendications spécifiques auprès des autorités flamandes le 2 février (en Wallonie, ce sera à une autre date). Après un arrêt devant le siège du gouvernement bruxellois où les revendications spécifiques à la Région ont été remises, un cortège s'est également dirigé rue de la Loi, où le cahier de revendications fédéral a été déposé auprès du Premier ministre Yves Leterme.

Lors du meeting à l'Ancienne Belgique, l'accent a surtout été mis sur l'amélioration des salaires et des conditions de travail. Les orateurs ont insisté sur le droit à avoir une meilleure pension pour tout le monde. Un 13e mois complet est l'une des exigences les plus importantes. Dans presque toutes les interventions s'est exprimé un rejet catégorique de la marchandisation croissante des tâches dans le secteur.

Exercice d'équilibre

Dresser un cahier de revendications pour l'ensemble du secteur de la santé et pour les trois organisations syndicales n'est pas une sinécure. Il est important que, dans un front commun syndical, le cahier de revendications ne ressemble pas au catalogue «La Redoute» qui juxtapose simplement les demandes des uns et des autres ou qu'il ne s'aligne sur les revendications les plus basses. Ainsi, il y a clairement une différence dans la vision d'une part de la CNE et son aile flamande la LBC et d’autre part celle du SETCa-BBTK. Là où la CNE se prononce pour une augmentation des salaires de 15% et pas de deuxième pilier pour les pensions, le SETCa-BBTK, par exemple, demande une augmentation de 2x2% + un treizième mois complet.

La CGSLB libérale avait opté dans ses propositions initiales pour le cahier la revendication des chèques-repas. Heureusement, cela a été refusé par les autres syndicats car cette forme de rétribution grève les caisses de la sécurité sociale. La CNE insiste beaucoup sur cette augmentation de 15% car la différence de salaire entre le non-marchand et le secteur privé s'élève effectivement à environ 15%. Cela s'explique du fait que la convention collective de travail biennale du secteur privé, avec augmentations salariales et barémiques, ne s'applique pas dans notre secteur.

Dans le non-marchand, la convention collective de travail est conclue tous les 5 ans. De cette façon, nos conditions de salaires sont toujours en retard par rapport à celles du secteur privé. La CNE a donc tout à fait raison d'estimer que l'augmentation du pouvoir d'achat constitue la meilleure garantie pour le premier pilier des retraites, mais le gouvernement utilise l'argument que les enveloppes pour le financement s'élaborent dans un "climat financier défavorable". Les autres syndicats choisissent donc une voie plus "réaliste". Le cahier de revendications commun final est ainsi un compromis et un exercice d'équilibre.

La «colère blanche» est donc à nouveau sur les starting block. L'opinion publique doit maintenant être gagnée à notre cause. Ensemble avec les usagers et les patients du non-marchand, nous devons construire un rapport de forces favorable pour imposer nos revendications. Samen Sterk ! Tous ensemble!

 

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