La Russie à l'avant-garde | |||
Par | le Mardi, 10 Janvier 2006
L'avant-garde russe ou Futurisme russe (plus restrictif) désigne une série de mouvements artistiques qui voient le jour en Russie dès l'aube du XXe siècle. Ce sont le néo-primitivisme, le Cubofuturisme, le Rayonnisme, le Suprématisme, le constructivisme et le Productivisme. Dans tous les domaines de la création une profonde remise en cause secoue le monde de l'art dans la Russie pré-révolutionnaire. Liberté, originalité, inventivité culminent avec la Révolution victorieuse pour s'éteindre brutalement avec l'arrivée de Staline au pouvoir. Mais les idées les plus modernes et les plus audacieuses qui explosèrent dans ce moment unique de l'histoire franchirent le "mur" et marquèrent de façon décisive tout l'art du XXe siècle. Les événements politiques, la défaite dans la guerre russo-japonaise (1904/1905) et la Révolution russe de 1905 qui s'ensuivit avaient entraîné une crise de valeurs, une volonté d'émancipation ainsi qu'un climat de révolte contre l'ordre établi. C'est au même moment qu'une véritable révolution, plus esthétique qu'idéologique au départ, éclatait dans le milieu artistique. Sans se mêler directement à la politique, les artistes novateurs, eux aussi rejetaient résolument le conservatisme et l'effet sclérosant du poids de la tradition. Dans la première décennie du XXe siècle, les contacts et échanges (salons, expositions, collectionneurs) entre Paris et Moscou sont fréquents et, de Gauguin à Matisse, de Cézanne à Braque et Picasso, les audaces du Fauvisme et du Cubisme sont accueillies à bras ouverts par la jeune génération moscovite. L'effervescence est grande: débats d'idées et scandales se multiplient face à l'éternelle confrontation entre Anciens et Modernes. La venue à Moscou du fondateur pamphlétaire du Futurisme italien, F.T Marinetti devait... mettre le feu aux poudres ! Mais à cette époque, les relations entre Moscou et l'Occident allaient se rompre et la Russie continuerait seule, de son côté, sa révolution artistique et politique. "J'ai compris, déclare W. Kandinsky, que le sujet n'était pas nécessaire à ma peinture et même qu'il lui était nuisible " (1913). C'est en référence à cette "révélation" que W. Kandinsky passe pour l'inventeur de l'art abstrait. Pour lui l'art doit être l'expression d'une "nécessité intérieure" que seules. formes, lignes et couleurs peuvent exprimer. Le Suprématisme C'est le nom donné par K. Malevitch lui-même à son art abstrait. Mais pour lui, il ne s'agit pas d'abstraire, de dépouiller le contenu d'une réalité, il faut trouver le sens réel de la peinture dans la peinture en tant que telle et non dans sa fonction de représentation. La négation de l'objet par K. Malevitch vise à remonter à l'origine même de l'être, au degré zéro de l'existence. Sa quête est d'ordre métaphysique. Picturalement, c'est "la plus grande économie de moyens" que Malevitch appelle "la 5e dimension", qui permettra d'y prétendre. La peinture sera donc réduite à la seule couleur et d'abord au noir et au blanc, c'est-à-dire à l'absorption complète de la lumière (le noir/néant) ou, à l'opposé, à la diffusion de la lumière et sa synthèse-couleurs (le blanc/infini). C'est ainsi que naissent les deux oeuvres majeures de K. Malevitch aux deux pôles extrêmes: d'un côté le "Carré noir", c'est-à-dire le "zéro", le "rien". La forme, minimale (le carré), et le noir (absence de lumière) étaient le moyen le plus économique d'en matérialiser l'existence invisible. De l'autre côté, explorant au-delà du zéro les espaces du "rien", il débouche sur l'abîme de l'être. C'est le "Carré blanc sur fond blanc" qui révèle l'espace de "sensation" du seul monde réel, le "monde sans objet", là où le réel est dépassé pour qu'apparaisse ce qui le transcende. Entre ces deux extrêmes, K. Malevitch peint une série de tableaux suprématistes colorés. |
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