ArcelorMittal: Mobilisons pour un plan d’urgence sociale | |||
Par | le Dimanche, 19 Avril 2009
Réduction de 50% de la production d’acier; mise à l’arrêt de 14 hauts-fourneaux sur 25 en Europe; mise en hibernation de la phase à chaud à Liège, après des années de lutte, d’efforts et de sacrifices pour sa relance. De nouvelles pertes d’emplois annoncées – plus de 1000 pour la région liégeoise - qui s’ajoutent aux 1400 déjà prévues précédemment. Chômage massif, "dégraissage" des contrats à durée déterminée et intérimaires. Des centaines de sous-traitants en rupture de contrats avec le Groupe ArcelorMittal… C’est à nouveau les travailleurs qui font les frais de la gabegie des gestionnaires capitalistes, qui profitent de la crise comme d'un «effet d’aubaine» pour rationaliser encore plus et satisfaire les actionnaires rentiers. Imposons la «modération actionnariale»Qui a surtout profité des gains de productivité continue? Où est allée toute la richesse produite par les travailleurs d’ArcelorMittal, qui se compte en dizaines de milliards? Pas dans l’emploi, les salaires, l’investissement productif… En 2008, la multinationale réalisait 9,7 milliards d’euros de bénéfices dont plus des deux tiers ont été versés aux actionnaires, d’abord à la famille Mittal, principal actionnaire du Groupe. Et une bonne partie de ces milliards accumulés sur le dos des travailleurs est allée alimenter la spéculation financière et boursière qui a précipité la crise dans laquelle nous sommes aujourd’hui plongés. La crise de ces derniers mois trouve ses racines dans ce système capitaliste, où un conseil d’administration et des actionnaires préfèrent placer les bénéfices dans des coups de Bourse hasardeux plutôt que de s’en servir pour développer l’investissement et l’emploi, pour rémunérer correctement les salariés. Sauver l’emploi, pas les profits privésDans la sidérurgie comme ailleurs, les emplois et les salaires doivent cesser d’être une «variable d’ajustement» pour le maintien - et même l’augmentation en temps de crise- des profits financiers. Les gains de productivité, la richesse accumulée, les sacrifices consentis par les sidérurgistes depuis tant d’années, les aides publiques à Mittal sont une raison suffisante pour:
Nationalisation de la sidérurgieLa Région wallonne détenait la majorité des parts de Cockerill-Sambre, puis a vendu la sidérurgie morceau par morceau. Le Parti Socialiste a nationalisé d’abord les pertes, puis a privatisé les bénéfices. Voilà où mène la politique social-libérale qui utilise les fonds publics pour dérouler le tapis rouge devant l’investisseur privé. Et aujourd’hui quand cela va très mal, il faudrait, comme ce qui vient d’être fait dans les banques (plus de 20 milliards d’euros pour sauver des banquiers sans scrupules), que la Région wallonne et l’Etat fédéral viennent à nouveau au secours de ArcelorMittal, avec l’argent de la collectivité! Depuis 40 ans, les pouvoirs publics (avec l’argent des contribuables) ont investi dans la sidérurgie, faisant un pont d’or aux investisseurs et repreneurs privés. L’an dernier encore, les pouvoirs publics accordaient à Mittal les fameux quotas gratuits pour le HF6, sans aucune garantie ni sociale, ni environnementale. Tout ce que les Pouvoirs publics ont fait, avec l’argent de la collectivité, leur donne UN DROIT LEGITIME d’intervenir pour faire prévaloir les intérêts des travailleurs et les besoins de la collectivité, sous contrôle démocratique. C'est le seul moyen d’éviter que la Wallonie bascule définitivement dans un désert industriel. Il faut donc arracher la sidérurgie des mains d’une direction privée branchée sur les profits financiers et la faire passer dans celle du public par sa nationalisation intégrale sous le contrôle des salariés et sans indemnisation des gros actionnaires. Ceux-ci s’en sont suffisamment mis plein les poches au cours des dernières années! Une mobilisation sociale d'ensemble est nécessaireAujourd’hui, la crise du capitalisme nous montre l’injustice et le caractère de classe d’un système qui ne protège que les possédants. Défendre l'emploi, nationaliser la sidérurgie, planifier démocratiquement la production sous le contrôle des travailleurs, tout cela ne pourra pas s'imposer par la «concertation sociale», mais par une lutte déterminée des travailleurs de la sidérurgique, soutenus par l'ensemble du mouvement ouvrier et de ses organisations politiques et syndicales. Tout est question de rapport de forces car le patronat n’accepte que les réformes qu'on lui impose par les mobilisations et les luttes sociales. Une telle perspective doit également s'inscrire dans une volonté de rupture avec le capitalisme, pour, comme l'affirme la FGTB-Métal, «construire un autre modèle économique, social et politique». C’est le moment d’inverser la vapeur. Aux capitalistes de payer leur crise! |
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