Répression sanglante contre le peuple sahraoui et agression à Bruxelles contre un défenseur des droits humains marocain | |||
Par | le Dimanche, 14 Novembre 2010
Lundi 8 novembre, le jour même de l’ouverture du 5e round de négociations à Washington entre le Front Polisario et le Maroc sous l’égide des Nations unies, les autorités marocaines ont lancé leurs policiers, leurs militaires et leurs colons armés contre la population sahraouie. Le « campement de l’indépendance » de Gdeim Izik, installé dans le désert près d’El Ayoun par plus de 20.000 Sahraouis protestant contre la répression et la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, a été encerclé puis incendié et détruit, les Sahraouis tabassés et pourchassés. Dans le même temps, les manifestations pacifiques de solidarité dans les villes sahraouies ont été réprimées avec une extrême violence : matraquages et tirs à balles réelles ont fait des dizaines de victimes et des centaines de blessés et disparus. Ancienne colonie espagnole, depuis 1975 le Sahara Occidental est occupé par la force par le Maroc qui en pille les ressources naturelles et refuse d’appliquer le droit international des peuples colonisés à leur autodétermination. Depuis cette date, les Sahraouis vivent réfugiés en exil dans des campements ou sous la discrimination ou les violences de l’occupation.Deux jours plus tard, le mercredi 10 novembre à Bruxelles, des individus ont, de manière fort « professionnelle », agressé et intimidé pour le faire taire Ahmed Marzouki, défenseur des droits humains au Maroc et ancien prisonnier politique qui a passé 18 ans au bagne de Tazmamart. Cette agression et cette répression sanglante contre le peuple sahraoui ne sont pas des actes isolés. Ils illustrent le fait que, en dépit des apparences « démocratiques », le régime monarchique de Mohammed VI et ses sbires continuent à appliquer les mêmes pratiques dictatoriales. La LCR dénonce énergiquement:
La LCR tient à exprimer toute sa solidarité avec Ahmed Marzouki et avec le peuple sahraoui, et exige:
Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), 13 novembre 2010 Communiqué sur l'agression d'Ahmed MarzoukiC’est avec consternation que nous avons assisté ce mercredi 10 novembre à Bruxelles à une agression sauvage contre le militant marocain Ahmed Marzouki, le jour même où il avait été accueilli au Sénat de Belgique. L'agression s'est produite en début de soirée vers 18h55, perpétrée par deux inconnus, à quelques mètres du Centre international, en plein centre de Bruxelles (Boulevard Lemonnier), où l'auteur du livre "Tazmamart, cellule 10", qui a passé 18 années enfermé dans le sinistre bagne de Tazmamart pendant les "années de plombs" au Maroc, devait donner une conférence, la première parmi une série de quatre conférences sur les droits de l'homme au Maroc, organisées par le Comité de soutien à l’AMDH en Belgique, le LIBREX de l'ULB, le Festival du cinéma méditerranéen, l'association HIWAR et le Centre international. Deux individus ont brusquement intercepté Monsieur Marzouki, l’ont roué de coups, l’ont injurié en dialecte marocain avec beaucoup de haine et de violence avant de le menacer avec une arme blanche (couteau), puis ils ont pris la fuite avant que quiconque ne puisse intervenir. Il s'agit d'après plusieurs témoins de deux hommes - auteurs de l'agression - et de trois autres inconnus qui n’étaient pas loin de la scène en stand-by. La méthode professionnelle utilisée lors de cette agression est digne d’une opération commando. C'était un travail de professionnels. Monsieur Marzouki, qui ne souffre heureusement que de quelques contusions, a tenu à maintenir sa conférence, après avoir déposé plainte devant la police de Bruxelles contre ses agresseurs. Cet acte de barbarie avait été précédé quelques jours auparavant de menaces téléphoniques adressées aux organisateurs pour les prévenir que la tenue de cette série de conférences sur les droits humains au Maroc ferait l’objet d’actes de sabotage en vue de les empêcher de "ternir l’image du Maroc". Il y a tout lieu de croire que cette agression avait était préméditée. La tentative d'intimidation du militant Marzouki dans le but de le pousser à renoncer à sa participation à ce cycle de conférences a donc échoué. Si aujourd’hui nous ne pouvons être certains de l’identité des auteurs et du commanditaire de cette agression, on peut croire que la main du système makhzenien (1) n’est pas étrangère à cette affaire vu l’accumulation d’une série de circonstances et d’indicateurs qui convergent vers cette hypothèse. Qui a intérêt à museler la voix des militants des droits humains si ce n'est les ennemis des libertés publiques? Qui se sent visé par le témoignage d'Ahmed Marzouki sur le bagne de Tazmamart, l'impunité et l'exigence de la vérité si ce n'est les responsables de ces crimes, les adeptes du tout répressif? L’impact que le livre de Monsieur Marzouki a eu lors de sa parution en 2000, le passage de celui-ci à l’émission « Chahid Ala Alasr - témoin de son époque » de grande audience sur la chaîne El Jazira, les menaces auxquelles celui-ci avait fait l’objet au Maroc et enfin le choix de l’endroit et de l’heure de l’agression (à quelques mètres de la salle où la conférence devait avoir lieu à 18h55) alors que d’après les témoignages, celui-ci à été suivi depuis 17h dans d’autres endroits, l’objectif semble avoir été d'empêcher la tenue de la conférence. On craint par conséquent un retour à des pratiques que l'on pensait révolues. Cette agression a provoqué en quelques heures un grand émoi dans la communauté d'origine marocaine de Belgique. Tout en dénonçant haut et fort cet acte de lâcheté qui nous rappelle de mauvais souvenirs nous exigeons toute la vérité sur cette agression commanditée contre la personne d'Ahmed Marzouki, et au delà ce sont toutes les personnes éprises de justice et de liberté qui se sentent agressées. Nous tenons également à affirmer notre entière solidarité et notre soutien indéfectible au militant Ahmed Marzouki et à tous les défenseurs des droits humains. Signataires: Comité de soutien à l'Association marocaine des droits humains (AMDH), Association Na'oura a.s.b.l, Regroupement démocratique du Rif Belgique (AGRAW N'ARIF), Union socialiste des forces populaires (USFP Belgique), Voie démocratique, section de Belgique, Association des Marocains de Belgique pour la défense des droits de l'Homme (AMBDH), SOS Migrants a.s.b.l., Parti du Travail de Belgique (PTB), Centre de solidarité belgo-marocain, Centre International, Euro-Amazigh, Afrique Bruxelles pour la bonne gouvernance a.s.b.l. (1) Système féodal marocain Communiqué d'EgalitéCe mercredi 10 novembre 2010, Monsieur Ahmed Marzouki, défenseur marocain des droits de l'homme, survivant du bagne de Tazmamart, a été agressé en début de soirée dans les rues de Bruxelles par deux inconnus qui l'ont roué de coups et insulté en arabe. "Alors que nous marchions dans la rue avec un petit groupe pour nous rendre à la conférence, un homme m'a intercepté par l'arrière, m'a placé un genou dans le dos et m'a fait tomber. Ensuite, les coups ont commencé à pleuvoir de tous côtés et j'ai aperçu une arme blanche" Monsieur Ahmed Marzouki est invité en Belgique pour la présentation du film « TAZMAMART rencontre d’un ancien détenu » et d’une série de conférence sur l'évolution des droits humains au Maroc. Il est l’auteur du livre "Tazmamart, cellule 10", et il a passé 18 années de sa vie enfermé dans le sinistre bagne de Tazmamart pendant les "années de plombs" au Maroc (1960-1999). L'objectif était clairement de porter atteinte à Monsieur Ahmed MARZOUKI et ainsi ne pas lui permettre de s'exprimer. Cet incident nous renvoie vers les années de plomb où les menaces et intimidations étaient proférées contre les militants des droits humains. Alors que nous pensions que ce procédé faisait partie du passé, nous constatons qu'aujourd'hui encore et hors de ses frontières, le Maroc menace, intimide, agresse. Nous exigeons des autorités belges une enquête immédiate et approfondie. Nous exigeons toute la vérité et souhaitons savoir si les autorités marocaines sont impliquées dans cet acte odieux et lâche. Nous exigeons une condamnation ferme du monde politique et des autorités marocaines à Bruxelles. Nordine Saïdi, Porte Parole d'ÉGALITÉ
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